J'étais énervée. Très. Je n'avais plus confiance en mes guerriers à présent. Ils n'étaient plus capables d'assumer leur poste. Mélodie de la Rancoeur ne voulait plus se charger de l'apprentissage de Nuage de Frêne. Elle n'avait pas voulu m'en donner les raisons et je dois avouer que ça me foutait en rogne. Elle n'allait pas s'en sortir comme ça. C'était sa seule chance d'en avoir un. Plus jamais elle n'aurait cet honneur-là. Elle a tout gâché la guerrière. Je déballais la pente, rentra au camp et sauta sur le promontoire. J'appelais le Clan. Je voulais leur annoncer la nouvelle. Je n'avais plus confiance en personne. J'allais le faire moi-même alors. C'est moi qui me chargerait des deux apprentis. Je l'avais déjà fait, je pourrais le refaire. J'avais le temps moi, je ne fichais rien de mes journées. Au moins là je serais occupée. « Cher Clan des Océans. Aujourd'hui est un jour spécial. Mélodie de la Rancoeur abandonne. Elle baisse les bras. Elle délaisse Nuage de Frêne. » lançais-je. Je voulais bien lui faire comprendre que ce n'est pas comme ça que l'on s'y prend. Elle aurait dû manifester son désaccord avant. Maintenant elle allait prendre devant tout le monde. Même si elle s'en fichait, le Clan lui montrerait qu'elle n'est qu'une lâche. Nuage de Frêne allait prendre du retard. Mais j'allais me charger de tout. Il aurait dû commencer son entraînement depuis longtemps et elle n'avait rien fait. Cette guerrière m'exaspérait. « C'est donc moi qui me chargerait de son entraînement à présent, en plus de celui de Nuage des Illusions. Merci à toi Mélodie. Tu nous es d'une grande aide. » lançais-je d'un ton agacé. Je ne pouvais cacher ma déception. Pas pour Nuage de Frêne, au contraire, c'était un apprenti formidable. Mais pour Mélodie de la Rancoeur. Je ne pouvais déterminer cette haine que j'avais contre elle maintenant. Le fait de ne pas pouvoir compter sur mes guerriers m'énervait plus que tout. Elle payerait. Elle paie déjà.

“ ÉTOILE DU PRÉSAGE & NUAGE DE FRÊNE & LE RESTE
AGAIN AND AGAIN ”

« Le soleil apparaît, mais les nuages ne sont jamais bien loin. Sec est le chemin, humide son nos parfums. Brûle en moi des colères sans fin. »

Décu. D'elle. D'eux. De moi même. Déçu d'avoir faillit. De ne pas avoir été à la hauteur. Déçu de ne pas avoir su lui donner l'impression qu'elle pourrait y arriver, qu'elle pourrait me montrer le chemin, la voix. M'enseigner. Déçu d'en arriver là. Brisé.
Les autres, dans leur ignorance, me disaient : " Ce n'est pas ta faute. Ne t'inquiètes pas. C'est juste elle qui n'était pas suffisamment expérimentée pour cela. " Mais, leurs tentatives de me consoler ne m'aidaient pas ; ayant pour tout effet de m'enfoncer un peu plus dans ma tristesse et ma colère intérieure. Si seulement j'avais su lui montrer un peu plus d’intérêt, d'enthousiasme ... Sans doute aurait - elle trouvé la force de commencer mon apprentissage à moi ; pauvre petit apprenti, insupportable, impulsif et têtu comme la plus butée de toutes les mules ... Seulement je n'en avais rien fait, ne sachant pas vraiment si c'était à moi d'aller la voir où à elle de venir me trouver ... Et c'est désormais les épaules voutées, la tête baissée et les yeux perdus dans le vague que j'attendais je ne sais trop quoi ; le déluge sans doute, ou tout autre évènement tout aussi tiré par les cheveux.
Un appel. Un ordre. Le rassemblement.
Je levais les yeux vers le Monceau de Galets, endroit d'où provenait cette exhortation, et aperçus Étoile du Présage juchée sur le monticule caillouteux, un éclat revêche au fond des yeux.

« Cher Clan des Océans. Aujourd'hui est un jour spécial. Mélodie de la Rancœur abandonne. Elle baisse les bras. Elle délaisse Nuage de Frêne. »

Serrant les dents je me retint de siffler que l'avais déjà remarqué, et n'était malheureusement pas le seul. La douleur fusionna bientôt avec ma colère et enfla comme une rivière en crue, menaçant de quitter son lit écumant. Mais je ne dis rien, me contentant de chercher l'accusée, Mélodie de la Rancœur, du regard froid et dépourvut de toute émotion que je réservais aux personnes qui m’agaçaient. Voilà que je devenais injuste, me contredisant tout seul mais ... tant pis.

« C'est donc moi qui me chargerait de son entraînement à présent, en plus de celui de Nuage des Illusions. Merci à toi Mélodie. Tu nous es d'une grande aide. »

Rien. Aucune réaction. Aucune mimique ne vint déformer mes traits impassibles. Même pas un merci à l'égard de ma meneuse si ce n'est un bref clignement de paupière et un hochement furtif de la tête à son intention. Sinon rien. Je restais de marbre. En moi, par opposition, c'était l'ébullition. La débandade. La surprise et l’excitation se disputant à un certaine indifférence. Plus rien ne pouvait m'ébranler, désormais. Et je resterai debout, quoiqu'il arrive, bravant vents et marrées. Je serais fort. Je serais moi.
Enfin fut le seul mot qui me vînt à l'esprit pour décrire ce que je venais de vivre. Enfin quelqu'un de fiable, quelqu'un de fort, quelqu'un d'important me prenait en charge. Sous son aile.
Enfin mon ascension reprenait son cours, vers les plus hautes marches encore jamais atteintes. Enfin j'allais devenir quelqu'un ; quelqu'un qu'on admire, qu'on respecte, qu'on craint, qu'on envie. Quelqu'un de fort. De puissant. Quelqu'un de vivant.
Enfin.

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AGAIN AND AGAIN ”

« La vie, c'est comme si tu étais assis sur une balançoire en mouvement, faut fixer un point précis pour rester dans le droit chemin. »

Aussi vite étaient - ils partis que les voilà déjà revenu. Eux. Mes rêves de pouvoir. Mes fantasmes. Ma gloire. Mon monde. Je me voyais déjà grand et puissant. Fort et craint de tous. Je savais que j'en étais capable, largement. Seulement le chemin qui mène au Règne, avec un r majuscule, est long et rempli de pièges, d'embûches. Semés juste pour vous empêcher d'accéder à ce que vous désirez. La vie est injuste, c'est un fait, et prend souvent un malin plaisir à vous manipuler comme un vulgaire pantin puis, lorsque vous lassez son petit jeu, elle coupe vos fils, vos points de repaires, vos bases, vous laissant là ; transis, repliés sur vous même, faibles ...
Mais ça ne m'arrivera pas. Plus maintenant. Je ne me laissera pas faire, je lutterai tant qu'il faut. Tant que je le peux. Tant que je suis vivant je ne laisserai personne attenter à mes petits projets. C'est à moi, à moi seul. Et on y touche pas.

« Je sais que tu en veux à Mélodie. Tout comme moi. Elle ne vaut plus rien pour le Clan. Nous n'avons pas besoin de faibles qui baissent les bras. Maintenant on se concentre sur toi. »

Je levais la tête et dévisageais la personne qui me parlait, me faisant face ; Étoile du Présage. J'arquais poliment la tête face à ma supérieure, détaillant d'un coup d’œil furtif son physique. Elle était blanche, sans aucun doute, et son poil était bien lisse, signe évidant de bonne santé. Son regard bleu me fixait, impérial avec une touche de soutien au fond de ses prunelles azurée, de la même teinte de le firmament ; plafond de nos cieux. Elle m'impressionnait, bien sûr, mais je ne le montrais pas, préférant garder pour moi même mes avis sur telle ou telle personne, qu'il soit positif ou négatif.
Surement attendait - elle une réponse à son incitation car elle ne bougeait pas, me fixant toujours, ce qui eut pour effet de me mettre quelque peu mal à l'aise.
Certes j'en voulais à Mélodie de la Rancœur, mais elle restait avant tout mon tout premier mentor, bien que je n'ai pas vraiment eu l'occasion de m'en rendre pleinement compte, à cause de la passivité de notre entraînement. Néanmoins cette déception était mêlée à un sentiment étrange et flou de compassion, comme si j’eus pu comprendre que ce n'était pas si facile de prendre une telle décision qu'il n'y paraissait. Sa troisième phrase de frappa. Pas comme une claque ou quelque chose de violent ... Non. Plutôt comme une réalité. Comme une évidence. Et tout en moi aurait voulu dire : " Oui ! C'est exactement ça ! Les faibles ne sont que des poids morts ! Ils ne servent à rien. " mais un petit je ne sais quoi, une petite voix me souffla de tenir ma langue. De me taire et de passer ce détail sous silence.

« Merci Étoile du Présage. Merci de m'avoir repris en charge. Merci pour tout ... Seulement je ne suis pas sûr d'avoir une bonne raison, une précise, d'en vouloir à Mélodie de la Rancœur. Ça ne doit pas être facile pour elle non plus ... Alors si je peux te demander quelque chose ... Je voudrais savoir pourquoi elle a baissé les bras. Pourquoi ... »

Je lui souris, respectueusement, gardant mes remarques pour moi, sachant pertinemment qu'elles ne plaideraient pas en ma faveur.
Je rageais. Contre moi. Contre tous ... Voilà que je jouais les compatissant, les bons qui excusent tous les faux pas, se laissant marcher sur les pieds.
Pff. Pathétique.

J'attendais une réponse. Mais rien ne venait. Alors que j'allais tourner les talons pour me rendre dans la forêt pour une expédition de chasse il trouva quelque chose à dire. « Merci Étoile du Présage. Merci de m'avoir repris en charge. Merci pour tout ... Seulement je ne suis pas sûr d'avoir une bonne raison, une précise, d'en vouloir à Mélodie de la Rancœur. Ça ne doit pas être facile pour elle non plus ... Alors si je peux te demander quelque chose ... Je voudrais savoir pourquoi elle a baissé les bras. Pourquoi ... » C'était une excellent question que je pouvais résumer par "Pourquoi nous avons des lâches dans le Clan ?" Malheureusement, je ne pouvais pas vraiment y répondre puisque Mélodie de la Rancoeur n'avait pas prit la peine de me donner les raisons d'un tel abandon. Elle avait comme déclaré forfait. J'espérais que plus jamais une chose pareille ne se produirait. Et si jamais un Clan adverse l'apprenait ? Il lancerait sûrement d'autres rumeurs qui se répandraient. Ce serait la catastrophe pour le Clan des Océans qui ne serait plus que la cible des moqueries que lanceraient tous les autres lâches. Alors à ce moment là elle serait bannie définitivement -en plus d'être rejetée- et ce sera pour elle l'exil. La sentence sera peut-être sévère mais les guerriers ne devaient jamais abandonner. C'était prédit dans le code du guerrier même. « Ce n'est qu'une traître ! , feulais-je. Pourquoi te préoccupe-tu d'une lâche pareille ? Elle croit que c'est facile pour nous aussi ? À partir de maintenant elle vivra à part. Elle n'aura plus rien à gagner. Elle a tout perdu et elle ne les retrouvera plus. Autant la chasser. Au moindre faux pas c'est ce que je ferais. »

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AGAIN AND AGAIN ”

« Certaines personnes font des promesses pour le plaisir de les briser. »

J'avais devant moi mon reflet. J'avais devant moi la personne qui pensait comme moi. J'avais devant moi une alliée de taille. Et pourtant je ne pouvais m'empêcher de la contredire, de la trouver injuste, bien que je le fut moi même. J'avais devant moi, une personne belle, une personne haute placée, une personne respectée, admirée, puissante ... Une personne qui pensait comme moi. Qui voulait comme moi, mais qui n'agissait pas comme moi. Je me tenais devant moi - même.
À quelques détails près.

« Ce n'est qu'une traître ! Pourquoi te préoccupe-tu d'une lâche pareille ? Elle croit que c'est facile pour nous aussi ? À partir de maintenant elle vivra à part. Elle n'aura plus rien à gagner. Elle a tout perdu et elle ne les retrouvera plus. Autant la chasser. Au moindre faux pas c'est ce que je ferais. »

Feula t - elle, les poils hérissés.
Son accès de colère me rendit plus méfiant, envers cette femelle que j'admirais, et je tiquais d'une oreille. Elle était imprévisible. Elle était sauvage. Je me grandis et la toisais, nulle émotion dans le regard, seulement cette éclat lointain qui m'était propre. Sûrement, si j'eus été à sa place, aurais - je mal réagis face à l'annonce de l'un de mes guerriers, sûrement aurais - je été pris d'une colère froide, d'une colère sombre. Secrète. Sûrement aurais - je haïs ce guerrier en question, je l'aurais méprisé et cherché n'importe quelle excuse pour le tourner en ridicule. Sûrement, très sûrement même. Mais, à cet instant, je ne comprenais pas pourquoi Étoile du Présage voulait aller jusqu'à chasser mon ancienne mentor de notre Clan, réputé pour sa tolérance et sa sérénité.
Alors je me renfrognais et lançais à ma supérieure un regard à la dérobé, fronçant les sourcils, sentant grandir en moi ce sentiment que l'on appelle la révolte, l'injustice.

« Qu'aurais tu ressenties à sa place, si l'on t'avais rejeté comme cela ? »

Ma question était simple, et avait été posée calmement, d'un air plus curieux qu'énervé, camouflant ma rogne. Je m'étonnais moi même. Il y a peu, j'aurais été indifférent à ce genre de maltraitance d'autrui, mais j'avais changé. La douleur m'avais forcé à m'adapter, à regarder les choses différemment. Et bien que la haine, la rancœur, et tout autre sentiment néfastes, brûlaient toujours, je sentais un souffle nouveau bruisser tout au fond de mon être.
Je grandissais.

L'apprenti me dévisageait, comme surpris. Il n'y avait aucun mal à cela. Je voulais avoir confiance en mes guerriers. Je ne voulais pas continuer à être torturée. L'apprenti doutait de moi. Je le sentais. Je le savais. Il n'avait plus confiance en moi. Il n'était plus certain de qui il suivait. Je le sentais. Ma réaction avait beau être excessive, je la trouvais méritée. Si elle ne s'était pas comportée d'une telle sorte je n'aurais jamais réagis ainsi. « Qu'aurais tu ressenties à sa place, si l'on t'avais rejeté comme cela ? » Je regardais l'apprenti avec haine. Il croyait me faire une leçon de morale peut-être ? Un misérable apprenti qui allait expliquer le sens de la vie à une meneuse de Clan. Où allait le monde, je vous le demande ! Je fouettais l'air de ma queue, montrant ma colère. La différence entre lui et moi, c'était que j'étais franche. Lui pas. L'hypocrisie sortait du pétrin, oui. Mais je ne pouvais pas supporter de cacher tous ces sentiments qui me hantaient. Je devais les exprimer. « Je me suis acharnée toute ma vie pour obtenir ce rang. Nous n'avons pas les mêmes valeurs. Je ne suis pas à sa place et elle n'est pas à la mienne. » J'avais parlé à l'apprenti comme si j'avais parlé à une guerrière du Clan des Herbes. Aussi froidement que je les maudissais. Il ne comprenait pas le sens de cette réaction. Il ne comprenait donc pas celui de la forêt. C'était chacun pour soi. Je voulais aider le Clan, mais si il ne m'aidait pas je n'y parviendrais pas. Chacun doit y mettre du sien pour que nous soyons tous invincibles. « Si je ne peux pas compter sur eux, alors que le Clan ne compte pas sur moi. », lançais-je à l'apprentie en tournant les talons. J'étais frustrée de voir qu'un apprenti aussi peu ordonné puisse répondre à son supérieur. J'avais du travail en effet. Je commençais à regretter de former cet apprenti. Encore une fois j'avais dit ce que je pensais. En aucun cas je ne le regrettais. Au moins il comprendrait qui je suis réellement. Je n'ai pas de face caché. Je suis simplement quelqu'un de peu éduqué. Je l'assume.

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AGAIN AND AGAIN ”

« L'enfer c'est la haine qui luit dans tes yeux et dans ton cœur vide. »

Braoum, fit le tonnerre de ses yeux. Scratch, fit l'éclair qui en partit, impitoyable. Et clac, fit l'arbre en se brisant sous le choc de la foudre. Le pauvre arbre qui fut là, au mauvais endroit. Au mauvais moment. Le pauvre arbre qui périt, seul, dans le feu qui jaillit des éclairs. Car le bois ne pouvais vaincre le feu. C'était comme ça, et ça restera toujours comme cela. C'est un fait. Le bois brûle, le feu dévore. Le feu tue, anéantis tout sur son passage. Imposant sa loi, l’impartiale réalité.
La réalité qui nous tue tous un peu plus chaque jour.

Elle me regardait. Méchamment. Avec haine. Avec ... folie ? Non. Pourtant j'aurais pu croire, en cet instant, qu'elle était folle. Bel et bien folle. Car, elle avait cette façon de me regarder, de me dévisager ... Il y avait cette lueur dans ses yeux. Assassine. Oh ... Si un regard avait put tuer ... On seraient déjà tous morts.
Elle fouetta l'air de sa queue, les poils de cette dernière en panache. De ce geste elle me montrait son irritation, son mécontentement. Comme si ... Comme si cela ne se ressentait pas déjà. Je savais que je me l'étais mise à dos. Je savais que si je continuais comme cela je fonçais tout droit dans le mur, emportant dans ma chute, dans mon impact tous mes rêves de pouvoirs les plus fous.

« Je me suis acharnée toute ma vie pour obtenir ce rang. Nous n'avons pas les mêmes valeurs. Je ne suis pas à sa place et elle n'est pas à la mienne. »

C'était fou, fou comme je pouvais comprendre avec une grande facilité ses paroles. Et encore plus fou que je m'en sente blessé, concerné et révolté à la fois. Mais je ne réagis pas cette fois ci, baissant les yeux, acceptant son sermons à demi voilé. J'étais résigné à suivre le chemin qui mène à la gloire, et pour cela il allait falloir que je me force quelque peu la main, même si certaines choses me plaisaient moins que d'autres.

« Si je ne peux pas compter sur eux, alors que le Clan ne compte pas sur moi. »

À ses mots je relevais la tête, lui lançant un regard peu amène. Alors c'était tout ce qu'elle pensait ? Que son Clan n'était qu'un ramassis de lâches et de faibles ... Tout ça pourquoi ?! Parce que un, un seul de ses guerriers n'avait pas eu assez de cran pour supporter l'honneur, la charge d'un novice ?! Mais elle se trompait, que dis - je ... elle était en plein rêve. Je n'étais pas un faible et encore moins un lâche. J'en avais dans le ventre, moi au moins. J'étais fort. J'étais un gagnant, et pas une de ces larves qui se trainassent aux pieds des plus puissants qu'eux.

« Je ne suis pas comme eux. » Crachais - je. « Non ... Moi je te prouverai que je ne suis pas un lâche. »

Je relevais le regard vers ma meneuse, une leur farouche et déterminée brûlant dans mes iris vertes - ambrés. J'allais lui montrer moi, lui montrer qu'elle avait tord de nous croire faible et indigne de confiance ... De me croire comme eux. Oui, j'allais leurs prouver à tous que j'étais capable de devenir un grand guerrier, respecté et craint de tous.
Tous.