Le soleil venait à peine de se lever que j'étais déjà en train de gratter à la porte fenêtre de ma jolie petit maison donnant sur la forêt. Mes maitres n'étaient pas encore réveillés, pourtant, je discerna une ombre avançant vers moi, titubant maladroitement. C'était la dame qui me nourrissait, la femme de mon maitre. Elle s'appuya brusquement contre la fenêtre, heureusement pour elle, celle-ci était fermée, car sinon, elle serait tomber de tout son poids. Je la regardais donc prendre son temps, essayant en vain de mettre la main sur la poignée. Il faut dire qu'hier, moi non plus je n'avais pas beaucoup dormit, car mes maitres et d'autres bipèdes s'étaient installés dans le salon dans lequel je dormais et avaient chantés des choses incompréhensibles et bu plusieurs verre d'un liquide rouge foncé, il me semble qu'on appelait ça le vin, mais je n'en suis pas si sûre.
Ils s'étaient couchés tard, et j'avais été contrainte d'aller dormir dans le couloir, pour ne pas être dérangée. Le sol été froid, mais c'était mieux que rien, m'étais-je murmurée.

Ma maitresse finit enfin par ouvrir la porte, et je sauta à l'extérieur, respirant l'air pure du jardin. Avant que la jeune femme ne referme la porte, je l'entendis murmurer :

- Va lui falloir une chatière à elle...

Je n'avais pas cherché à comprendre et avait sauté sur le muret qui entourait ma grande maison. Un jeune chat noir était venu à ma rencontre et j'avais alors reconnu Fripouille, le chat de mes voisins. Il n'arrêtait pas de me réprimander et il commençais sérieusement à m'énerver. Comme je m'y attendais, il continua son manège de tous les jours :

- Fait attention à toi, il y a plein de bêtes dangereuses dans la forêt ! De quel côté vas-tu cette fois ?

Je ne lui répondis même pas et sauta dans la forêt. Il était tôt, et le sol était mouillé par la rosée. Je tourna la tête de droite à gauche, ne sachant par quel côté me diriger. Ho et puis, pourquoi pas la droite tiens ! J'allai donc vers la direction que je venais de choisir.

Quelques heures s'écoulèrent, et quand je m'arrêta, je compris que je m'étais un peu perdue. Je me retourna et tenta de retrouver mon chemin grâce à ma mémoire, grâce à ce que j'avais vu sur mon passage. Très bien. Facilement, je me dirigea donc vers la maison, qui se trouvait tout de même très loin de là où j'étais. Mais le bruit de l'écoulement de l'eau m'interpellèrent, et je fis soudainement volte-face pour m'apprêter à courir vers la cascade que j'entendais. Les oreilles rabattues sur le crâne, je ferma les yeux pour éviter de me faire griffer les yeux par les branches, seulement j'atterris alors brusquement dans l'eau froide et humide. Mes jolies poils me collèrent à la peau, et je battit des pattes, sans succès. Je sentais l'eau monter, et bientôt, il n'y eut plus que ma petite bouche qui dépassait de la surface de l'eau. Je n'eus qu'un réflexe :

- A l'aide !

Murmurais-je entre deux gorgées d'eau.