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« Comment tu veux croire maintenant lorsque l'on te dit que tu peux leur faire confiance ? Est-ce que quelqu'un ne t'as jamais trahi ? Est-ce que quelqu'un ne t'as jamais menti ? Non. Ils ne comprendront jamais le sens de la vie. Ils s'obstinent à croire qu'ils ont raison alors qu'ils ont tort. Ils le savent au plus profond d'eux, ils le sentent. Mais ils veulent toujours gagner, faire preuve de supériorité. Ils veulent juste l'emporter. Et puis on les laisse faire, se disant qu'ils ne valent pas la peine. Sauf que cette mentalité ne fait qu'empirer. Elle n'arrivera jamais à évoluer. Ils font tellement pitié en croyant qu'ils ont tout gagné, qu'ils ont tout compris à la vie. Même en étant plus jeune qu'eux on peut parfois voir à quel point ils sont crédules, à quel point ils sont influents, à quel point ils détestent le changement. Ils sont juste dégoûtants. Ils me dégoûtent, moi. Ils ne savent même plus ce qui est bon ou mauvais, ils ne savent rien faire d'autre que suivre ce qui leur est dicté. Ils ne comprendront jamais le fonctionnement de cette société dans laquelle ils se font tous emporter au fond, étant donné qu'ils croient toujours avoir raison. Ils ne font juste qu'atteindre le fond. »

L'automne. Oui, cette saison incroyable que tout le monde détestait. Pourquoi ? Parce qu'il pleuvait, parce que l'astre solaire disparaissait, parce que les nuages recouvraient le ciel, parce que nous tout le monde rentrait trempé, parce que c'était le début de toutes ces maladies, tous ces maux qui nous détruisaient peu à peu sans même qu'on s'en rende compte, parce que tout était gris et sans humeur. Je pense que ça fait déjà assez de raisons, pas vous ? Mais personnellement je m'en fiche. J'aime bien ce temps. Enfin... ce n'est pas que je l'aime bien, c'est plutôt que je me dis que quand je ne serais plus de ce monde, je donnerais tout pour le retrouver. Rien que de retrouver le sentiment d'être mouillé ou bien malade à en crever, je pense que ce serait une bénédiction. 
Alors je me dis qu'on devrait plutôt en profiter au lieu de râler. J'avais beau n'avoir que cinq lunes, j'avais déjà une idée de ce qui nous attendait à la fin, la toute dernière fin que tout le monde redoutait tant : la mort. Il n'y a... rien. Le chaos, le néant, juste le vide. Notre conscience n'est plus. Nos pensées, nos désirs, nos rêves, nos envies et nos humeurs, tout cela n'existe plus. Nous ne pouvons plus rien ressentir. La mort. Comme avant la naissance au fond. Vous vous souvenez de cette période ? Non, moi non plus. C'était le vide là-aussi. Ce sera pareil après, non ? Si la vie est cruelle, nous aurons bien le droit au repos. Le néant nous accueillera bras ouvert, ne vous inquiétez pas pour ça. Mais pour l'instant ce qui nous importe c'est de vivre, non ? Personnellement je ne veux pas quitter ce monde en sachant que rien n'a changé après mon passage. Je veux agir, je veux améliorer les choses pour le futur, même si je ne suis plus là. On y passe tous, alors on devrait tous penser comme ça, à nos descendants. Mais non, ils sont tous égoïstes et ils préfèrent ne penser qu'à leur propre existence. Tant qu'ils vont bien, c'est l'essentiel. Les conséquences de leurs actes ? Qu'importe, ils ne seront plus là. Voilà comment ils résonnent. C'est tellement malheureux à voir et à entendre.
Je m'étais réveillé dans la pouponnière, comme d'habitude. J'avais pris soin de ne pas réveiller Maman, elle dormait si paisiblement, je ne voulais pas la fatiguer d'avantage, elle travaillait tellement dur rien qu'en prenant soin de moi. J'allais m'ennuyer si elle ronflait encore longtemps. Je sortis donc doucement de notre nid chaud et douillet. Je fus surpris qu'à l'extérieur la température soit bien plus basse. Il faisait déjà jour, le sol herbeux était humide. Dans notre combe, tout était mouillé. La rosée avait trempée tout le camp. Les guerriers étaient déjà bien actifs. Je tournais la tête en avançant, pour être sûr que maman ne sorte pas. Un sourire satisfait s'afficha sur mon visage, je me mis à accélérer. J'allais tourner la tête quand soudain, BOUM ! Je rentrai dans quelqu'un.

« Aïe ! », lançais-je.