Rose Poétique contemplait le camp, il semblait si paisible. La saison n'était pas encore propice aux maladies et son occupation première était de soigner les petits bobos de chats maladroits ou trop téméraires. Elle pouvait donc pleinement se concentrer sur la formation de son apprentie. Seulement le temps ne lui semblait pas vraiment à la fête, c'était comme si la forêt entière retenait son souffle. Cette idée faisait froid dans le dos, la guérisseuse sentit les poils de sa nuque se hérisser. La chatte secoua la tête pour chasser ses pensées, elle se redressa et rentra dans son antre, il lui fallait compter certaines plantes dont elle allait bientôt manquer.

Je me sentais vraiment mal. Je ne comprenais pas, quelque chose me piquait me grattait. C'était très étrange. Depuis que j'étais partie chasser ce matin cette sensation m'avait prit, ou devrais-je dire piégé. C'était pire que désagréable. Ça me piquait au plus au point. C'était au niveau du dos. Je ne pouvais donc rien voir à ce qui se tramait là-dessus. J'avais beau me rouler par terre ou aller dans l'eau rien ne marchait. Je ne voyais pas vraiment ce que j'avais pu attraper. Quoiqu'il en soit, je n'allais pas rester comme ça, ce serait trop horrible. Sans plus attendre je me rendis dans l'antre de Rose Poétique. J'avais des frissons tellement cette chose me dérangeait. « Bonjour Rose Poétique. J'aurais besoin de ton aide s'il te plaît. » Je m'approchais de la femelle, frotta mon museau contre le sien en signe de salutation avant de m'asseoir devant elle. Elle allait certainement me sauver la vie. Je lui souris. J'avais tellement mal et ça me dérangeait tellement que je croyais être sur le point de mourir. J'avais vraiment mal. « J'ai affreusement mal au dos. Tu peux regarde ça ? » Je me demandais vraiment ce que je pouvais avoir pour que ça me dérange ainsi. Mais une chose me vint à l'esprit. C'était une tique ! Sale bête ! 

Rose Poétique entendit des pas, elle se retourna pour voir sa chef arriver, elle n'avait pas l'air bien. N'importe qui aurait put le remarquer, mais surement à cause de sa vocation certains des sens de la guérisseuse semblaient exacerbés et elle percevait une grande détresse chez Etoile du Présage. La chef salua sa guérisseuse d'un affectueux coup de museau.

- Bonjour Rose Poétique. J'aurais besoin de ton aide s'il te plait.

La chatte grise hocha la tête attendant simplement qu'elle lui en dise plus. Etoile du Présage avait donc mal au dos, Rose Poétique la fit s'allonger pour l'examiner. 
La guérisseuse grimaça, ce n'était pas très joli, sa chef s'était grattée au point de s'écorcher le dos. Rose Poétique sut de suite ce qui avait causé tant de gène à Etoile du Présage.

- C'est bien enflé, tu as dû être piquée par un frelon.

« Derrière chaque chose il y avait une évidence. Derrière son sourire il y avait la prétention de me faire mal, derrière ses mimiques il y avait un côté expressif, derrière son regard il y avait ce désir, cette obsession de manipuler, derrière ses pensées il y avait simplement une idée, celle de faire des personne de simples pantins, de véritables marionnettes. Derrière tant d'ironie se cachait une personne mentalement stupide et malhonnête. Peut-être qu'un jour il s'en rendra compte lui-même. Si ce n'est pas le cas quelqu'un le fera. Peut-être qu'un jour il cessera de faire tout cela. Mais nous n'en sommes pas encore là. Peut-être qu'au final tout s'arrêtera. Seul lui le décidera. La vie continue, mais à présent je ne peux plus. »
 
La jeune guérisseuse du Clan de l'Océan me fixa quelques instants avant de m'inviter à prendre place pour m'installer et m'examiner. Je souris avant d'exécuter la demande de Rose Poétique. Elle commençait à examiner minutieusement avant de faire la moue. Elle n'avait pas l'air très enthousiaste. Qu'est-ce que j'avais ? J'étais quelque part rassuré parce que si la chose avait été grave elle aurait crié de surprise ou sursauté. Mais d'une autre part je m'inquiétais toujours de ce que je pouvais avoir. Je levais les yeux vers la guérisseuse. Qu'est-ce que j'avais bon sang ? Je n'aimais pas son silence qui pesait depuis pas mal de temps déjà... « C'est bien enflé, tu as dû être piquée par un frelon. » Oh et bien je comprends mieux pourquoi j'avais si mal. Mais une question me trottait dans l'esprit... Comment avais-je pu ne pas m'en rendre compte lors de l'acte. J'étais sûrement trop occupée. « Comment vais-je me débarrasser de cette douleur ? Je t'en prie c'est horriblement gênant. » Et je pesais parfaitement tous mes mots. C'était vraiment quelque chose de dérangeant qui m'empêchais de faire tout un tas de chose. Je crois même que je n'aurais plus la force _ ni l'envie soit dit en passant _ de me lever et de bouger d'ici. On était tellement bien logé et installé.