Je ne sais pas vraiment pourquoi je m'embête à continuer ainsi. Je ne fais que sombrer dans un vide abyssal. Je n'avance pas. Je t'aime encore. Je n'arrive pas à t'oublier et je n'y arriverais jamais. Punaise. Jamais je ne te récupérerais. Tu es vraiment parti pour de bon et j'ai beau persévéré, tu ne reviendras pas. Tu ne reviendras jamais. C'est dur d'y croire, vraiment. Je ne sais pas comment expliquer ce sentiment. C'est un peu une sorte de déception à laquelle on s'était toujours attendu. Oui, j'ai toujours su qu'il l'aimait elle et qu'il ne faisait que jouer avec moi, qu'il jonglait avec mes sentiments en quelques sortes. Mais je n'aurais jamais cru que la souffrance que j'endurerais serait aussi grande et aussi profonde. Là je dois avouer qu'il a frappé fort et bien là où ça fait mal. Il n'a pas raté sa cible, il a choisit quelqu'un de sincère et d'émotif, quelqu'un qui avait des sentiments et un coeur très puissant. Je l'ai perdu pour de bon, je dois me faire à cette idée, au fait qu'il ne reviendra jamais et qu'il est parti pour toujours.

J'errais dans cet endroit assez hostile sans savoir pourquoi. Je pensais toujours à lui et à ce qu'il m'avait fait endurer durant tout ce temps. J'avais du mal à le réaliser. Mes pas me guidait là où ils le pouvaient. J'étais épuisée mais je persévérais. Je ne cherchais plus à me comprendre moi-même, je ne savais plus ce que je faisais en fait. J'étais complètement perdue. Je ne savais plus qui j'étais. Je ne savais plus ce que je devais faire. J'avais basé ma vie et mon espérance sur lui et tout ce qu'il avait promit. C'était trop dur. J'abandonne. Je suis trop fatiguée. Je m'écroule. Je sombre. Mais j'entends une voix. J'entends quelqu'un. Je ne sais pas qui c'est et je m'en fiche. Je n'ai plus d'espoir, je n'ai plus d'âme. Je ne sais plus ce que je dois faire alors qu'il fasse ce qu'il veut. Qu'il m'achève si il le peut.

À terre. Je mangeais la poussière sur ce chemin de fer. Les railles étaient rouillées, la voie étaient déroutée, le sol était abîmé. Je ne faisais que payer le fait de l'avoir aimé. Il m'a achevé. Il m'a tué. Il m'a trahit. Il m'a mentir. Mais putain il est parti ! La froideur du sol ne faisait qu'en montrer sa ardeur. Le ciel était gris, et bientôt arriva la pluie. Je n'arriverais jamais à te faire revenir. Tu ne te souviendras plus jamais de tout ce que nous avons vécu. Il ne s'en rappellera plus. Il a tout oublié, il n'a fait que tout effacer. Moi qui n'avait jamais perdu espoir, aujourd'hui je sombre dans le noir. Je erre dans ma perte, certes, mais un jour je me relèverais, je le sais. Jamais je n'abandonnerais. C'est trop facile, c'est trop puéril. Une voix, je l'entends encore plus près. Elle savait certainement qui j'étais. Je me relevais, je reprenais espoir. Jamais plus je ne retomberais, jamais plus je ne verrais noir. « Qui va là ? Montre-toi et tu verras qui je suis réellement, tu vas voir si j'ai des sentiments ! » avais-je hurlé. Une silhouette apparut vaguement. Je pleurais, je sentais les larmes couler. Triste réalité. Sans attendre plus longtemps, je me jetais dessus, la rage m'aveuglant. Nous roulâmes ensembles sur la terre dur, la pluie frappant le sol. Mes coups partaient sans se prier, le temps avait assez duré. J'avais besoin de me défouler. Je voulais simplement faire payer ce que j'avais endurer. Je voulais me venger sur le monde dont je voulais m'échapper. Je voulais seulement pleurer, je voulais attaquer, je voulais montrer que j'étais puissante, que j'étais intelligente, que plus jamais je ne me laisserais faire, que plus jamais je ne tomberais à terre.

Je frappais. Je n'abandonnais pas. Je roulais sur ce sol sec malgré la pluie. Le vent faisait battre mes oreilles. Tout s'agitait. Je l'attaquait. Les gouttes frappaient le sol, de plus en plus fortes, de plus en plus nombreuses. Elles ne cessaient jamais, elle n'abandonnait pas. Elles continuaient sans ne jamais s'arrêter. Et c'est exactement ce que je faisais, je persévérais, je continuer de frapper jusqu'à l'achever. Elle gémissait, je m'en contrefichais. Je l'attaquait à nouveau, les coups plus forts, toujours plus nombreux. Je voulais leur montrer, je voulais leur prouver que je n'allais plus jamais tomber, que je n'allais plus jamais sombrer. Je voulais leur dire que j'étais forte, je voulais leur révéler ma vrai personnalité. Je ne voulais plus jamais retomber à présent que je m'étais relevée. Je continuais de frapper, les gouttes n'abandonnaient pas. Le Clan des Étoiles n'était plus là pour moi, il n'avait jamais rien fait pour empêcher ce qui s'était passé. Il n'avait jamais montré qu'il allait m'aider. Alors je continue, je frappe, je tape, je ne fais que me battre. Mais elle ne se défends pas. Qu'est-ce qu'elle attends ? Elle pleur, elle gémit, elle crie. Elle hurle sa souffrance au beau milieu de la nuit. J'avais erré toute la journée, triste réalité. Je n'avais pas cessé de marcher. J'étais épuisée. Je frappais toujours. Elle ne croyait pas en elle, elle ne faisait rien. C'est elle qui allait tomber. C'est elle qui allait être essoufflée. C'est elle qui allait être trempée. C'est elle qui irait les rejoindre en premier. « J'en ai marre de ce monde, j'en peux plus de vous. Qu'il crève le Clan des Étoiles, qu'il crève ! Putain, pourquoi tu ne te bas pas ? Pourquoi tu ne te défends pas HEIN ?! PUTAIN ! TU CROIS QUE C'EST COMME ÇA TU VAS Y ARRIVER, TU CROIS QUE C'EST COMME ÇA QUE TU VAS TE RELEVER ?! »

Je ne réalisais même plus ce que je faisais. Je n'avais plus conscience de mes actes. Je m'en fichais. Je ne voulais pas abandonner. Je voulais déchaîner toute cette souffrance conservée depuis tant de temps à l'intérieur de mon coeur, après de mes sentiments. Mais que dis-je, je n'avais plus de sentiments. J'étais puissante, je ne devais en aucun cas le nier. Je ne devais jamais continuer, je devais toujours persévérer. Je ne devais jamais douter de moi, je ne devais plus jamais me fier aux autres. Plus personne n'était digne de rester en ma compagnie, plus personne ne devait me fréquenter. Plus personne ne devait me parler, ce serait tellement plus simplifié. Mais non, la vie elle t'en fou plein la gueule et elle t'envoie des gens à longueur de journée qui te posent des questions, toujours plus nombreuses et toujours plus indiscrètes les une que les autres. Je ne voulais pas parler, je voulais me battre. Je voulais leur montrer que moi, c'était pas avec les mots que je frappais, mais bel et bien avec les coups !

La femelle avait enfin réagit, elle m'avait repoussé. Seulement, la pluie n'avait toujours pas cessé. Au contraire, elle s'accentuaient et les gouttes se multipliait. Le sol était toujours aussi sec prêt de ses rails de train. Personne ne passait jamais par ici. L'endroit était désert. Seules deux guerrières peuplait ce lieu complètement hostile. La femelle me fixait de ses yeux gris, comme décolorés par la souffrance, comme si le monde en avait absorbé la couleur à force de l'épuiser. Son coup de patte me fit dégager. « Pourquoi continuer de vivre dans un monde de traîtres ? », murmura-t-elle avec une voie aussi glacial que la pluie qui nous trempait toutes les deux. Je m'étais relevé, j'avais affronté mon passé pour ne plus jamais avoir à y repenser. Si elle n'en était pas capable, c'est que j'étais vraiment supérieur à tous ces êtres futiles de la forêt. « Tu vaux plus que ce que tu ne le penses. » avais-je murmuré. On se croyait tous faibles, c'est ce que le Clan des Étoiles ne cesse de nous rappeler : qu'ils sont supérieurs à nous. Moi je le défie le Clan des Étoiles, je l'attends. QU'IL VIENNE !

En face moi, la créature me fixait sans ne rien dire. Elle devait me prendre pour une folle, complètement. Je ne comprendrais jamais pourquoi il est parti comme elle elle ne comprendra jamais comment est-ce que ça se fait que j'ai réagit comme ça, comment est-ce que je sais tant de choses, comment je sais qu'elle va mal. Je les sentais ces choses-là. Je le savais, je le voyais. Je sais qu'elle a perdu quelqu'un elle aussi ou qu'elle a des remords, qui la poursuivent même quand elle dort. Je sais tant de choses que vous de savez pas et vice-versa.

Moi je ne lui pardonnerais pas d'avoir fait ça, de m'avoir laissé, de m'avoir abandonné. Il l'a choisi elle et pas moi. Parce qu'il était tout pour moi. Parce que ça, c'était juste autrefois. Parce qu'avant je ne lui disais que ça... Parce que tout ce dont j'ai besoin c'est toi. Tu es tout pour moi. Ma vie. Mon ange. Mon coeur. Mon amour. Mon ami. Mon confident. Mon frère. Mon copain. Mon ciel. Mon espoir. Ma raison. Ma conscience. Ma naïveté. Ma voix. En gros t'es une partie de moi quoi. Oui, t'es vraiment tout. Mais ce que tu es en fait, c'est un traître. Oui, t'as été faux depuis le début. Ton baratin aussi il était complètement faux. C'est encore dur à avaler mais bon. On fait comme si rien ne s'était passé, comme si on avait tout oublié.. Seulement, je n'en peux plus. Je n'y arrive plus. J'abandonne. Je ne peux plus le cacher. Alors je m'éloigne, je te laisse dans ta souffrance. Je te laisse choisir entre elle et moi. Mais ton choix est fait. C'est elle. Ça a toujours été elle de toute façon. Je l'ai toujours su que tu ne me choisirais pas. Maintenant va, va avec elle. Mais de toute manière elle ne veut pas de toi. Elle a comprit qui tu étais réellement. Elle sait à présent que tu n'as pas de sentiment.

Je ne comprenais pas pourquoi est-ce que j'avais réagis comme ça. Le sol était toujours aussi sec malgré les gouttes de pluie qui tombaient pas millier. Elle avait levé les yeux vers le ciel orageux couvert de nuages avant de me fixer faiblement. « Pourquoi me dit-tu cela ? Tu ne me connais même pas. Tu ne sais rien de moi... » Le tonnerre gronda. La pluie reprit de plus belle. Rien n'avait encore cessé, pas même notre hostilité. Elle ne comprenait pas. « Je n'ai pas besoin de savoir, je le sens c'est tout. Tu crois réellement que l'impression que tu donnes c'est quelqu'un qui pète la forme ? »

J'avais l'impression que la femelle du Clan des Herbes n'avait strictement rien écouté de ce que je lui avais dit. J'étais énervée par son comportement. J'essayais de l'aider, de l'aider à surmonter toutes ces difficultés qui ne sont autres que les obstacles de la vie. Le ciel s'était largement assombrit et le gris pâle était devenu à présent un noir orageux. La pluie n'avait toujours pas cessé et les gouttes continuaient à frapper la terre, à l'attaquer comme pour la rendre en poussière. J'avais à mon tour levé la tête vers le ciel pour observer ce temps vraiment affreux. J'avais l'impression que tout allait éclater. Le Clan des Étoiles devait sûrement enrager à cause de toutes mes paroles. Je les avais défié, je les avais même contrarié je crois bien. Je m'en contrefichais. En aucun cas je ne les redoutais, ni eux ni personne. Plus jamais je ne tomberais et ça je vous le prouverais. Mes yeux se détournèrent à nouveau vers la guerrière du Clan des Herbes.

Elle ignorait complètement qui j'étais. Mon anonymat restait total. « Pourquoi t'étais-tu acharné sur moi ? Je ne t'avais rien fait. » Elle avait raison. Mais j'avais l'impression que le monde entier était contre moi. J'avais simplement voulu montrer que j'étais puissante et pas faible comme tout le monde l'avait prétendu jusqu'ici. Un orage éclata de nouveau. Le Clan des Étoiles enrageait sûrement de tout ce que je leur avait dit, toutes les insultes que je leur avait balancé à la figure. Je ne faisais que dire la vérité et j'assumerais mes actes et mes paroles jusqu'au bout, jusqu'à la mort si ils le veulent. Je ne mérite pas cette vie mais j'en profite jusqu'à ce qu'elle s'éteigne, qu'elle s'envole, qu'elle se tire avec tout ce que j'ai, qu'elle m'oublie, qu'elle m'efface cette vie, qu'elle me trahisse, qu'elle m'affaiblisse. « La vie est injuste. » m'étais-je contentée de lui répondre avec une lueur de défi dans la prunelle de mes yeux bleus. Et c'était vrai, bien que ce ne soit qu'une excuse pour éviter toute explication demandée de sa part. De toute façon je n'avais pas à me justifier devant une inconnue. D'ailleurs, qui était-elle ? Elle préférait rester anonyme, tant mieux pour elle. J'attendrais qu'elle se présente de toute manière. « Je suis Étoile du Présage, chef du Clan des Océans. » avais-je lancé, l'air quelque peu hautain.

J'allais lui répondre que ce n'est pas comme ça qu'elle allait y arriver, que ce n'est pas comme ça qu'elle arriverait à tout surmonter, que ce n'est pas de cette manière qu'elle allait continuer, qu'elle allait avancer, qu'elle allait persévérer. Au contraire, c'est bel et bien comme ça qu'elle allait échouer, qu'elle allait finir par s'enterrer elle-même. Elle allait finir par abandonner si elle continuait dans cette direction, qu'elle ne vivait pas sa vie à fond. Mais je me rend compte que je suis mal placée pour dire de telles choses, moi qui au fond ne suis que la marionnette d'un amour perdu. Il s'était enfui, il m'avait trahi, et tous les jours mes pensées se retournent contre lui. Il est à jamais perdu, je ne le verrais jamais plus. Peut-être qu'un jour il reviendra, ce jour-là je serais folle de joie, ce jour-là je lui dirais combien de temps je l'ai attendu, combien de temps j'ai cru l'avoir perdu. Mais ce jour-là n'est pas encore là. Puis ce jour-là, je n'agirais finalement pas comme ça. Soudainement, quelque chose vient de rompre mes pensées en se jetant sur Désespoir sans Couleur. Symphonie de Cristal.. La femelle blanche se releva juste après et se "détacha" de l'autre guerrière, honteuse. Elle avait mal agit, ou alors trop rapidement et elle en était consciente. Seulement, je ne pouvais pas lui en vouloir. « Désolée .. Je .. Je ne voulais pas faire cela , mais .. mais je te croyais en danger , et jamais je n'aurais laissé quelqu'un te faire du mal , plutôt mourir. » J'avais bien vu son inquiétude. J'allais répondre quelque chose à sa remarque assez touchante mais Désespoir sans Couleur prit la parole avant moi sans rien me demander. Je détestais son comportement plus que tout au monde. Elle aimait provoquer, elle jouait beaucoup trop les victimes. Mais si c'était une faible, qu'elle le dise, qu'elle l'assume. Qu'elle le crie, même ! « Je vois qu'aujourd'hui, les chats du Clan des Océans veulent attaquer des guerriers innocents ! » Elle ferait mieux de se la fermer des fois. Elle croit que c'est comme ça qu'elle va arranger les choses sérieusement ? Elle peut bien parler elle, elle qui se croit plus forte mentalement, elle qui croit qu'en un claquement elle obtiendra le changement, elle arrivera à tous les convaincre de se comporter de mieux, de la laisser tranquille et de la soutenir. Mais elle ne comprend pas, elle est égoïste. Elle ne sait pas que derrière chacun de nous des blessures nous entaillent aussi profondément qu'une abysse chaque jour de plus en plus fort. Sans attendre plus longtemps, elle tourna les talons et commença à s'enfuit. Je regardais Symphonie toujours aussi honteuse de son acte. Elle ne devait pas comprendre grand chose. Je ne pouvais pas lui en vouloir d'avoir assuré ma sécurité. Imaginez quelques instants que j'ai réellement été en danger.. Je me tournai quelques instants vers ma lieutenante. « Ce n'est pas de ta faute. Tu aurais même dû l'achever cette faible. » lançais-je avec un clin d'oeil amical. Je revenais ensuite à Désespoir sans Couleur. La guerrière continuait toujours son chemin en traînant, baissant les oreilles et en s'abaissant. C'était pitoyable. « C'est ça. Tourne le dos à la vie. Tourne le dos à la vérité. Enfui-toi plutôt que te battre. Tu ne fais que t'abaisser encore plus. » Elle ne comprendrait donc jamais ce que j'allais lui dire ? Je m'assis en la regardant partir. J'avais gagné, j'avais ce drôle de sentiment d'avoir vaincu. Qu'elle s'en aille, elle ne ferait que prouver toutes mes réflexions qu'elle encaisse depuis le début. Qu'elle fuit, jamais elle trouvera un abri, quelqu'un qui l'aiderait. À quoi bon ? Elle ne fera qu'échouer.