Espérer, rêver, voler.
Tu es mon tout, tu es moi.
Tu es rien, mais tout à la fois.
Tu es le silence, tu es la sentence.

Je marche, doucement. La tête dans les nuages. Je pense à tout et à rien, mais surtout à toi. Tu sais, tu me manques chaque jour de plus en plus. J'ai un vide au fond de moi. Plus personne à qui parler, plus personne pour me guider. Je vis dans l'inconnu, et l'avenir me fait peur. Je redoute chaque seconde de faire une erreur, et je n'ai plus tes conseils, ni ta voix pour me rassurer. Tu vois, en fait, je n'ai plus rien. Je n'ai même pas d'amis. J'ai juste ma sœur, qui elle a réussi à remonter, et à trouver le sourire, un vrai sourire. Moi, j'ai toujours mon masque. Mais personnes ne remarques qu'il est faux. Il faut dire, personnes ne me remarques. Je suis discrète, ne parle à personne, et personne ne me parle. Alors, je viens ici chaque soir, et je t'adresse quelques mots, puis je pars m'endormir dans le creux de mon arbre. Personne ne remarque mes escapades nocturnes, et ça ne me dérange pas. Je crois qu'en fait, il me manque quelqu'un à qui je pourrais tout dire. Toutes mes peines. Quelqu'un qui remarque mes faux sourires, quelqu'un qui remarque quand je vais mal. Juste quelqu'un qui voit que j'existe. Mes paupières se ferme sur la lune, qui n'est qu'en demi-croissant.
Les clapotis de l'eau me réveil en sursaut. Encore un jour de pluie. J'en ai marre de ce temps. Il pleut chaque jour depuis 1 lunes. C'est barbant à la fin. Je marche tranquillement. Les gouttes reste sur mon pelage, mais ça met égale. Je rentre au camp, toute mouillée. Ramenant quelques proies sur le tas, je me dirige vers la patrouille, qui m'attend depuis quelques secondes. Aucun ennemis à l'horizon, on refait nos marquages, et direction le camp. Toujours le même refrain. On fait chaque jour la même chose. C'est ennuyant je trouve. Et puis, il faut dire que je passe mes journées seule, dans mon coin, depuis que tu es partie.
Je cours, j'ai juste l'impression de m'envoler. Mes pattes touchent à peine le sol. Je me sens en liberté. Je vis, je ris, je pleure. Je cours, toujours plus vite, encore, et encore. J'avance, rapidement. Je connais tout par cœur, j'y passe mes journées. Ici tu vois, c'est chez moi, mon domaine, mon espace. Personne ne vient, et personne n'a le droit de venir. Ici, je pleure, ici, je pense à toi. Ici, je rêve, ici je vis. J'aurais bien aimé que tu viennes avec moi, qu'on s'amuse comme avant. Mais tu vois, ce n'est plus possible. Tu ne peux pas savoir à quel point tu me manques. Je vis constamment dans le passé, c'est horrible, mais je n'arrive pas à avancer. Me voilà arriver. Devant mon arbre, mon petit chez moi. C'est ici que je passe mes nuits. Je m'allonge, fait un brin de toilette, et ferme les yeux.
«Patte Rouge, approche. »
La chatonne s'avança, excitée comme une puce. Elle allait enfin être apprentie. 
« Tu as maintenant 6 lunes, il est temps pour toi de devenir apprentie. A partir de ce jour, tu t'appelleras Nuage Rouge. Que le clan des Étoiles veillent sur toi ma petite. Le chef fit une courte pose. Bien sur, tu dois avoir un mentor, et je serais celui ci. J'espère pouvoir t'apprendre à devenir une merveilleuse guerrière.» Les deux chats s'approchèrent pour faire le salut final du baptême de la nouvelle novice. Elle était l'apprentie du chef, elle n'en croyait pas ses oreilles. La petite chatte allait tout faire pour être digne à ce titre. Elle couru à la pouponnière pour le dire à sa mère, qui s'était éclipsée au début de la cérémonie. 
« Maman, Maman, je me nomme Nuage Rouge maintenant. Je suis l'apprentie du chef, tu t'en rends compte ?!» La jeune novice s'approcha de sa mère, et la secoua. « Maman, maman répond moi, aller répond moi. Réveille toi, s'il te plaît. Je t'en supplie, ne me laisse pas, pas maintenant, pas tout de suite. Noooooooon !» Nuage Rouge poussa un miaulement de détresse, de tristesse. Sa mère venait de périr, elle venait de s'empoisonner. «Pourquoi ?! Pourquoi elle ?! Répondez moi, répondez moi, je ne peux pas supporter, je ne supporterais pas.» Et sur ces mots, Nuage Sang s'en alla, elle alla se réfugier ailleurs, dans la forêt. 
Les larmes coulent, encore.

Qui aurait cru qu'un jour j'en arriverais ici ? Que j'irais pleurer en errant sur mon territoire. Tout ça à cause de lui, tout ça parce que j'ai perdu, tout ça parce qu'il est parti, tout ça parce que j'y ai cru. Je ne pensais pas que tu aurais été aussi faux avec moi, que tu aurais décidé de m'abandonner pour une autre. Mais tu ne faisais que courir les filles encore et encore et cela depuis des lunes déjà. J'étais amoureuse et j'ai vraiment rien vu venir. Je n'aurais jamais cru que tu te tirerais comme ça, en traître. En fait, t'as joué les faux-culs, tu m'as mentis depuis le début, tu m'as complètement abandonné, tu m'as laissé tomber. Tu es parti avec elle, tu m'as laissé en plan, tu n'es qu'un traître finalement. Tu t'es barré loin d'ici en me laissant ainsi. Tu t'es enfui, tel un lâche. Et moi, t'y as pensé dans tout ça ? Sérieusement, est-ce qu'une seule seconde tu as pensé à ce que j'allais ressentir. Tu as au moins tu as imaginé comment j'allais réagir ? Tu croyais vraiment que j'allais te laisser faire ? Tu m'agaces. Je ne comprends pas. Je ne comprends plus. Et puis de toute façon je crois bien que je ne comprends rien et que je ne comprendrais jamais rien... Alors à quoi bon continuer de vivre ainsi ? Tout ce que je fait, c'est essayer d'oublier le passé et tout ce que j'ai enduré avec toi. Mais je crois bien que c'est peine perdue. Je fais des efforts en vain finalement. Tu n'as fait que me rendre jalouse, encore plus que d'habitude. Tu n'as fait que me faire mal, me frapper et me donner des coups. J'ai tellement essayé de changer pour toi. J'ai fait tellement de choses pour toi. Et quand je vois comment tu me remercies, j'ai tellement envie de te tuer, de me venger. Je n'arrive même pas à croire que tu ai pu me faire ça... C'est tellement dur à avaler. Mais la chose que je ne comprends pas, c'est pourquoi ? Sérieusement, pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi tu m'as laissé ? Non en fait, ne te fatigue pas hein. Je sais parfaitement que tu ne m'aimais pas et que tu ne m'as jamais aimé. Est-ce que c'était ça finalement ?

Je ne sais vraiment pas comment j'ai pu en arriver là, comment tu as pu aller aussi loin, comment tu as pu m'abandonner. L'amour aveugle, ça je le sais. Pourtant, je m'étais toujours promis que jamais personne ne me changerait, pas même un garçon, pas même l'amour de ma vie. Je me l'étais jurée, je l'avais promis tellement de fois. Sérieusement, je ne comprends pas comment j'ai pu une seule seconde tomber dans ton piège. Mais je crois que peut-être tu es tombé dans ton propre jeu, que tu as fini toi-même par céder. J'avais donc raison en fait, tu n'avais fait ça que pour me rendre jalouse. T'es revenu, mais je t'ai rejeté puisqu'après ce que tu m'avais fait... T'es qu'un traître. Du coup je t'ai jeté. Peut-être que je n'aurais pas dû, mais j'ai fait ce que je pensais être juste. Mais maintenant, Étoile Funèbre a honte de moi. Elle sait que j'ai tout abandonné une première fois pour toi. Je sais très bien que tu m'en veux Fun', mais de toute façon tu ne peux pas me contrôler moi, tu ne peux rien faire contre l'amour, non. Tu ne peux vraiment rien faire, non. Tu ne peux pas m'en vouloir parce que j'aimais quelqu'un. Je sais parfaitement que tu m'en veux ma soeur, mais sérieusement est-ce qu'un jour ça va s'arranger tout ça ? Est-ce qu'un jour tu pourras enfin me pardonner ?

Sans trouver de réponse à mes questions, j'erre dans cette forêt parsemée de tapis d'aiguilles de pins qui te rentrait dans les coussinets. De toute façon je n'aurais jamais pu pleurer devant tout le monde. Et puis j'étais bien ici, isolée du monde et de toutes ces personnes qui ne pouvaient comprendre toutes mes peines. De toute manière je n'avais personne, je n'étais que seule et sans amis. Je me promenais toujours sans personne et j'étais pratiquement toujours de côté dans le camp. Tous me détestaient à cause de ma première erreur. Est-ce qu'un jour eux aussi il me pardonneraient ? Je pourrais seulement être à nouveau réintégrée et admise dans le camp ? Malheureusement je vis que je n'étais pas la seule à laisser évacuer ma peine puisque j'entendis des pleurs qui venaient de très près. Je m'approchais d'un arbre et une jeune chatte y était logée. Elle appartenait au Clan des Nuages étant donné que j'avais pu identifier son parfum. Je n'aimais pas voir quelqu'un dans cet état autre que moi. « Ne pleurs pas. La vie est faite d'injustice et d'obstacle difficile. Mais tu as toujours quelqu'un. Tu n'es jamais vraiment seule. Regarde, je suis là. » Avais-je doucement murmuré. Ce n'était pas vraiment très logique puisque moi-même je pleurais. Mais je préférais faire passer les autres avant moi. Je ne considérais pas ça comme une qualité puisque je ne sentais pas vraiment que j'étais quelqu'un de généreuse. Seulement, je me fichais complètement de moi-même.