Lorsque Mélodie du Vent percuta Rire de la Hyène, elle fut elle-même déséquilibrée. Lorsqu'elle se remit totalement sur ses pattes, la guerrière ennemie feula :

« Me mettre une raclée ? Laisse moi rire ! »

Il fallait dire que ce n'était pas malin, de s'être attaqué à elle en plein milieu de son territoire. Surtout qu'elle était ramollie. Elle toussa de nouveau, et sentit des griffes lui entailler le museau. Le sang coula, et sa bouche en fut vite remplie, ce qui n'était pas vraiment une sensation très agréable, surtout quand le sang était le sien. Rire de la Hyène toisait la femelle blanche.

« Avise toi de m'attaquer encore une fois et je te traîne jusqu'à mon camp par tes tripes ! »

Ces paroles donnèrent un regain d'énergie à la chatte blessée, qui se redressa de toute sa hauteur, et qui bondit de nouveau. Elle atterrit derrière la tachetée, et pivota pour lui mordre la patte arrière. La bouche remplit de poils et de sang, elle feula avec un air de défi :

« Il faudra d'abord que tu m'étripes ! »

Elle changeait sans arrêt de position et d'endroit, pour éviter les coups qu'essaierait de lui infliger son adversaire. Elle sauta de nouveau, mais ne fut pas assez rapide.

« Alors là, aucun problème ! »

Rire de la Hyène plaqua la chatte blanche au sol, en plantant ses griffes dans le pelage blanc, maintenant souillé de sang, de la guerrière du Clan des Océans. Mélodie du Vent souffrait horriblement, et se laissa faire, trop faible pour riposter.

« Qu'est-ce que je t'avais dis ? Si tu m'aurais écouté bien gentiment, je ne t'aurais plus blessé et je t'aurais raccompagné jusqu'à la frontière. Mais bon, puisque tu tiens tant à souffrir, je vais t'aider.  »

Mélodie du Vent souffrait bien assez. Mais quelle sotte était-elle ! Elle n'aurait jamais dû l'attaquer, et sûrement pas elle ! Voilà où elle en était maintenant. La guerrière tachetée griffa sauvagement son adversaire, qui ne cherchait plus à se défendre. Ce combat était vain. Elle n'avait plus aucune chance. La femelle fauve lui mordit la nuque, et elle l'envoya plus loin, rouler près de l'étang. La femelle blanche gémit et tenta bien de se lever, mais il n'y arriva pas. Elle resta inerte, étendue dans une marre de sang, qui coulait maintenant dans l'étang qui se teintait de pourpre. Elle préférait mourir là. Plutôt que de retourner au camp, blessée. Au moins, si Rire de la Hyène la croyait morte, elle ne l’emmènerait pas dans son camp. Elle regarda la femelle tachetée, sans dire un mot, puis ferma les yeux. Certes elle était loin encore de la fin, mais cette femelle n'avait pas l'air bien maline. Elle avait l'air prétentieuse, et devait croire que ses attaques tueraient n'importe qui, et encore plus une reine. Alors, elle s'en irait sûrement, fière comme un paon, d'avoir sois-disant tuer une chatte ennemie.

[Si j'avais eu mon logiciel, j'aurais bien fais une belle image de Mélo' blessée de partout ! xD]

Dommage. Mélodie du Vent avait été trahi par sa respiration. Pourquoi ne l'abandonnait-elle pas, elle aurait pu s'enfuir une fois à peu près rétabli. Elle n'allait pas pouvoir rentrer au camp toute seule. Rire de la Hyène la força de se relever :

« Allez debout. Ne m'oblige pas à te tirer vers la frontière. »

La femelle ne tenta même pas de se mettre sur ses pattes. Elle était trop faible. Elle toussa, et cracha un peu de sang. Ce n'était vraiment pas agréable. La guerrière ennemie la tira doucement, en réprimant un grognement. Elle la traîna sur le sol jusqu'à la frontière, et retourna de son côté.

« La prochaine fois que tu franchis cette frontière, ne t'attends pas à repartir vivante. »

Mélodie du Vent resta là, sans dire un mot, sans même un regard. Elle garda les yeux fermées, trop faible pour même l'infime effort qu'est de soulever ses paupières. Sa respiration était faible, et elle toussait de plus belle, à cause de cette toux qui grandissait de jour en jour. Elle ne voulait pas aller voir Rose Poétique, leur guérisseuse, car elle la détestait par-dessus tout. Elle ne savait pas pourquoi, c'était naturelle. Elle ne voulait pas être aidé par quelqu'un qu'elle détestait. Une quinte de toux la prit de nouveau, et elle cracha encore un peu de sang. Son état empirait, à cause de ses blessures. Elle préférait passer la nuit là, elle était bien trop faible pour rentrer au camp.