J’ai grandis. J’ai changé. Si vite, si brutalement. Je n’ai pas eu le choix, après tout. Mais ça m’étonne, ça me surprend quand j’y repense. La jeunesse est déjà loin, très loin, alors que je n’ai que 17 lunes. La liberté a été remplacée par les responsabilités. Des fois, je me demande si je ne regrette pas la passé. J’essaie de me persuader que c’était mon destin, que c’était un avenir déjà écrit à ma naissance. Quand j’étais plus petite, on me demandait ce que je voulais, ce que je désirais. Une fois, au moins, j’avais dû répondre devenir chef. Une autre fois, devenir puissante. Ou respectée. Redoutée. Et maintenant ? Maintenant que j’ai tout ça, je veux encore autre chose. Je veux qu’on me comprenne, qu’on m’aide. Qu’on m’aime, aussi, qu’on m’apprécie. Pour ce que je suis et pas pour ce que j’ai voulu être. Mais c’est presque impossible. J’ai déjà fait mon choix. Est-ce que je le regrette, ce choix ? Cette question reste sans réponse. Je suis encore jeune, trop jeune pour me comprendre et me connaître vraiment. Mais désormais, je n’ai plus assez de temps à me consacrer. C’est presque trop tard pour me découvrir. Le Clan passe avant tout. Avant moi. J’peux pas les décevoir. J’peux pas les oublier. J’peux pas abandonner. J’peux pas faire comme Étoile de la Salamandre qui s’est barré, sans penser aux conséquences. J’peux pas faire comme Étoile Encrée qui s’est tuée car elle ne pouvait plus assumer ses responsabilités. J’ai le choix. Mais j’peux pas faire ça. J’veux pas. J’suis forte moi.      
J’étais près d’une petite cascade, que je savais non loin du camp des Océans lorsqu’une odeur plus forte et plus récente que les fragrances ambiantes me sortit de mes pensées. Ce n’était pas vraiment le moment de croiser quelqu’un. J’avais décidé de venir voir Étoile du Présage à propos de la réunion que les chefs avaient eu quelques jours plutôt. J’aurais préféré que cette visite passe inaperçue, mais bien sûr, il fallait que quelqu’un rode dans les environs. J’avais très peu de chances que ce soit la meneuse elle-même, mais je décidais de ne pas chercher à dissimuler ma présence. Le joli paysage qui m’entourait ne parvint pas à attirer mon regard. Les oiseaux qui chantaient dans les arbres, les poissons qui nageaient dans l’étang et l’eau claire et pure qui tombait de la cascade me laissaient indifférente. Mes yeux étaient fixés vers les arbres qui entouraient la petite clairière. Des bruits de pas me parvinrent bientôt. Et un chat émergea des fourrés. Il me fixa quelques instants, ce qui me suffit pour ouvrir les hostilités, sans lui laisser le temps de parler. « Qu’est-ce que tu fais ? Tu m’attaques pas ? » lançais-je d’une voix sèche et acerbe. Pourquoi est-ce que je me comportais ainsi ? Le guerrier des Océans n’avait rien fait, rien dit. Si, en fait. Sa présence ici suffisait à m’énerver, moi qui ne voulais croiser personne sur mon chemin. Les pensées desquelles le mâle m’avait sorties revinrent, et je décidais de me calmer. Les éclairs que lançait mon regard disparurent, et mon pelage qui commençait à se hérisser retomba sur mon dos. Un sourire amusé apparut presque sur mon visage tigré. En fait, j’ai pas vraiment changé. J’ai toujours été comme ça. Moi.

Le guerrier du Clan des Océans ne répondit pas immédiatement, laissant mes pensées s’évader, tandis que nous nous évaluâmes d’abord du regard quelques instants. Mes yeux sanglants passèrent sur sa belle fourrure d’un blanc neigeux qui brillait sous le soleil matinal, puis sur son corps mince et fin, et enfin, s’arrêtèrent sur ses pattes puissantes de pêcheur aguerri. Jamais je n’aurais troqué ma vie de chasse en échange de celle des guerriers du Clan des Océans. Courir dans les bois était beaucoup plus exaltant qu’attendre au bord d’une rivière qu’un poisson vienne montrer le bout de sa queue écailleuse. Mais je respectais leurs techniques pour se nourrir, qui étaient sûrement bien compliquées. Je plongeais mes yeux dans ceux du guerrier. Ils étaient gris, ternes et durs. Sans vie. Tout l’inverse des miens, écarlates, brillants et animés de diverses émotions. Une lueur apparut dans le regard acier du mâle, une lueur de défi, qui était pour moi comme une provocation. Il me répondit finalement, avec simplicité : « Non. Je ne suis pas stupide. » Haha. Parfois, j’aurais tendance à oublier que tout le Clan des Océans me connaissait. Même s’ils étaient peu à se méfier de moi, ils étaient tous conscients que j’étais dangereuse et puissante. J’étais l’amie de leur meneuse, et leur alliée la plus précieuse. Mes visites à répétition avait permis de me forger une réputation dans ce Clan, et tous les membres des Océans connaissaient mon nom. Moi aussi, d’ailleurs, je savais qui ils étaient. Je pouvais les nommer un par un, sans hésitation, comme s’ils étaient de mon propre Clan. Dès le premier regard, je l’avais reconnu à son pelage neigeux et à ses yeux d’acier. Ange Déchu. Ce-dernier s’était légèrement incliné, comme il devait le faire face à un supérieur, mais une expression de déplaisir s’affichait sur son visage. Il ne paraissait pas décidé à laisser passer mon intrusion sur ses terres sans rien dire, même si nos Clans étaient alliés potentiels. Je le comprenais. « Par contre, j'aimerai bien savoir pour quelle raison tu te trouves là... » réclama-t-il. C’était son droit, son devoir, même. Je n’en avais que faire. Je me fichais de lui, et je ne voulais pas répondre à sa demande, me soumettre à ses exigences. Ange Déchu n’était qu’un guerrier après tout. Un simple guerrier. Un accessoire, un pion sur l’échiquier. Je sentais pourtant quelque chose en plus chez lui. Ou en moins. Ou en trop. Quelque chose qui sommeillait encore, qui n’était pas parfaitement compréhensible, descriptible. J’avais juste ce pressentiment. Cette certitude. Il était différent.  
Un soupçon de sourire passa sur mon visage. C’était une petite moue, à la fois sérieuse et dure, mais aussi provocante et malicieuse. Ma voix était semblable à ma grimace, lorsque je répliquais : « J’aurais préféré que cette visite reste secrète, et les raisons qui m’y ont poussées aussi. Mais soit. Je voulais voir Étoile du Présage, car j’avais des choses à régler avec elle. Je repasserais un autre jour. » J’avais dit ces derniers mots d’un ton sans appel et sans discussion possible. Je n’avais pas l’intention de maintenir ma visite, alors que j’avais été interrompue dans mon élan par Ange Déchu. Je reviendrais donc, cela pouvait attendre. Je ne fis, néanmoins, aucun geste de recul. Pourquoi partir, alors que j’étais en si charmante compagnie ?

Je sais très bien que j'ai des rps à faire, t'as dû remarquer qu'il n'y a pas qu'à toi que je ne réponds pas. :B Désolée, j'arrive pas.

C'est vrai qu'il est plus trop en rapport avec les évènements. :( Je veux bien si ça te dérange pas, vraiment désolée.
On s'en fera un autre plus tard, quand ça ira mieux pour moi niveau RP ?

Merci beaucoup, ça m'arrange.
Tellement, ça va être le meilleur rp de tous les temps.
Je déplace donc.