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Say it for me
Say it to me
And I'll leave this life behind me
Say it if it's worth saving me

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« Je ne pouvais plus supporter toutes ces personnes qui se croyaient isolées du monde. Il fallait bien leur expliquer un jour ou l'autre qu'elles n'étaient pas seules à être plongées dans une sorte de dépression qu'elles s'inventaient elles-même, d'ailleurs. Faut dire que si on en avait la volonté, on pouvait s'en tirer. Seulement le plus souvent, les gens préféraient se plaindre plutôt que d'agir eux-même sans l'aide de personne. Non, à la place ils attendent que quelqu'un leur tende la main ou tout simplement fasse le boulot à la place de celui qui doit le faire. Fallait arrêter de croire au miracle après tout. Dans ce monde il n'y a pas de place pour ça. Faut juste se relever tout seul et affronter. Il n'y avait pas de secret. C'était nous notre propre espoir. »

Je regardais la petite prairie entourée de rochers dans laquelle tous les guerriers étaient endormie, à l'exception de Colline Céleste. Ce qu'elle était belle. Je ne pouvais pas cacher bien longtemps que j'avais un faible pour elle. Elle était tellement parfaite cette femelle. Je n'arriverais pas longtemps à lui cacher tout ce que je ressentais pour elle. Cela faisait déjà tant de temps que j'avais essayé de lui dire et toutes mes tentatives avaient échoué. J'étais vraiment nul pour ce genre de chose. Il faut dire que je n'avais pas du tout l'habitude pour ce genre de situation. C'était la première fois que j'aimais quelqu'un comme ça. C'était certainement crédule pour un grand guerrier comme moi, mais je ne pouvais pas m'en empêcher, c'était beaucoup trop fort, plus fort que moi. Il fallait bien que je me lance un jour de toute façon, alors pourquoi pas maintenant ? Comme ça ce sera fait. Et puis même si j'échoue je serais fier d'avoir accompli quelque chose que j'ai toujours voulu accomplir, même si je ne pourrais certainement plus regarder la femelle immaculée de la même manière que je le faisais actuellement. Ce serait une déchirure, c'était certain, mais qu'est-ce que j'attendais ? Il fallait bien se lancer un jour ou l'autre, il fallait que je le fasse. Je pris mon courage à deux mains et me dirigeais vers la guerrière au pelage blanc comme la neige. J'espérais qu'elle ne me refoulerait pas.

« Bonjour Colline. Ça te tenterais d'aller te promener un peu avec moi ? Enfin j'veux dire... histoire de faire le tour du territoire. »

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Say it for me

Say it to me

And I'll leave this life behind me

Say it if it's worth saving me

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« Je suis un monstre. Quelqu'un de rejeté. Quelqu'un qui n'est pas aimé. Je suis juste différente. Je suis juste pas comme les autres voudraient que je sois. C'est désolant de les voir ainsi. Mais je fais avec. La solitude m'accompagne. Je erre tous les jours sans but précis. Je cherche quelque chose dont je ne connais même pas la signification. Je suis comme inexistante. Je suis comme une ombre en quelques sortes. Et plus les jours passent, plus je m'efface. Un jour je disparaîtrais, peut-être que je m'envolerais, que je trouverais enfin la paix. Mais rien n'est encore fait. La vie m'attends, et je ferais avec ou sans. »

Je regardais la jeune femelle. Elle m'avait capté, en effet. Je crois bien que si elle avait eu la vue elle ne m'aurait jamais approché de toute sa vie entière. Elle ne pouvait pas voir à quel point j'étais désespéré, à quel point j'étais laid et rejeté. C'était juste ce stupide œil qui me hantait à chaque instant, et il gâchait tout, vraiment tout. J'étais dégoûté de vivre ainsi. Mais je devais faire avec et certaines personnes ne comprenaient pas à quel point c'était difficile. Déjà de ne vivre qu'avec un seul et unique œil, mais en plus de cela subir les moqueries des autres qui chuchotaient et parlaient dans le dos. C'était horrible. J'aurais déjà préféré la franchise, qu'on me balance out dans la tronche plutôt que l'on me mente. C'était une sorte de trahison pour moi de parler sans assumer. « Bien sûr ! Je te suis. » Ces paroles me rassurèrent. Je ne serais pas rejeté à nouveau par une personne aujourd'hui. C'était un soulagement et je me détendis donc, prenant la route de la sortie du camp. Me promener me ferait le plus grand bien. Mais il fallait aussi que je dise ce que je ressente à Colline. Ce serait une tâche vraiment compliqué. Une fois à l'extérieur du camp je m'arrêtai. « Où veux-tu qu'on aille ? » Je connaissais déjà la réponse à cette question inutile. "Où tu veux puisque je ne peux rien voir". C'était vraiment triste de la voir ainsi. Au moins moi j'avais eu la chance d'avoir été épargné de l'autre œil. La guerrière elle, c'était depuis sa naissance qu'elle supportait tout cela. Je me demandais comment j'aurais fait pour supporter autant de choses au cours de toutes ces longues années.

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Say it for me

Say it to me

And I'll leave this life behind me

Say it if it's worth saving me

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Je dévisageais la guerrière l'air inquiet. J'avais peur qu'elle me sermonne. Je savais qu'elle n'allait pas vraiment apprécier le fait que je lui ai posé une telle question. Elle n'avait pas beaucoup d'intérêt de toute façon. « Où tu veux, il commence à faire chaud on devrait aller prendre un pain de soleil ? » C'était une excellente idée. Certes Colline Céleste ne pouvait pas observer ce qui l'entourait, mais elle pouvait ressentir. C'était tout de même une chose formidable. Je m'assis quelque instants. Je regardais autour de nous. Il n'y avait qu'herbes et cieux. Je relevais la tête vers la guerrière après avoir songé à l'endroit où nous allions aller. J'affichais un large sourire, ravis de l'endroit que j'avais déniché au coin de ma tête. Après tous nos territoires étaient nombreux et nous avions de quoi faire. « La plaine au cerisier ? » J'avais tous simplement une sorte de petite préférence pour cet endroit, je ne savais pas pourquoi. Peut-être parce que l'arbre qui trônait au milieu des étendues d'herbes hautes était aussi vieux que nos ancêtres. Je l'ignorais. Tout ce que je savais, c'est qu'un sentiment familier m'enveloppait lorsque je m'y trouvais. Je souris à nouveau à mon amie avant de me mettre en route. Elle me suivit, comme à notre habitude. J'étais heureux de pouvoir passer du temps avec elle. C'était vraiment une personne formidable. Je devrais même dire plus que ça.