Jamais je voudrai voir du sang! [PV Griffe de Pluie]

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Quoi de mieux pour un matin qui commence bien? Le soleil. Ses tons dorés, orangés et rougeâtres. Quoi de plus mauvais pour un matin? C'est le sang. Le sang rouge vif.

J'attends, allongé à l'entrée de la pouponnière. J'attendais quoi? Le déluge? Une bataille? Qu'une souris passe? Que le sang coule? Non. J'attendais le retour de mon père. Ainsi, chaque jour. Chaque jour à attendre devant la pouponnière. Mais bon, il m'arrivait aussi de sortir de la pouponnière, d'aller jouer avec ma soeur, posé des question. Des questions sur qui? Des questions sur quoi? Tout simplement, des questions sur mon père, savoir ou il est passé. A chaque fois, la même chose: le chat regarde un autre, puis il me repousse et me dit d'aller joué avec les autres chatons. Je n'ai demandé cela qu'à deux guerriers. Deux fois. J'attends que deux lunes passent et je demande. A une personne différente chaque fois. Attendre. Ma vie se résume à attendre. A attendre son retour. Chaque jour, mon espoir se désagrège. Mais, dès que je perçois un mouvement à l'entrée du camp, mon espoir reviens... puis disparait. Mais je sais, je sais qu'il est là.

Un bruit. Un bruit de pas. Griffe de Pluie viens vers moi. Je le regarde et m'assois tranquillement. J'entame une toilette. Je m'attends à ce que va me demander le matou, comme tous les autres: Pourquoi ne joues-tu pas avec les autres? Je réponds simplement, encore et toujours: J'attends le retour de mon père. A chaque fois, le chat en regarde un autre.

Le soleil commençait à pointer le bout de son nez, colorant ainsi le ciel foncé par la nuit de tons oranges et jaunes. La lune allait peu à peu disparaître, puis, dans une vingtaine d'heures, elle reviendrait à nouveau, chassant son homologue jaune. Depuis des millénaires, c'était la course entre ces deux astres que tout opposent. Ils se cherchaient et se fuyaient, sans répit, sans prêter aucune attention à ceux qui vivaient à leurs pieds. Cela semblait tellement normal pour tous cette alternance jour/nuit, mais c'était aussi magique que de tels opposés se partagent le monde. A cette heure ci donc, c'était la lumière qui arrivait, chaude, chatoyante.

Ce fut aussi elle qui réveilla Griffe de Pluie. Ce dernier avait du mal à continuer à dormir quand il ne faisait pas totalement sombre. Quand il ouvrit les yeux, il observa les ombres des autres guerriers couchés tout autour de lui, leurs flancs se soulevant et s'abaissant doucement, en rythme. Avec milles précautions, le chat gris se faufila entre les masses endormies de ses compagnons pour sortir de la tanière. Malgré l'heure matinale, il y avait déjà de l'animation. La patrouille du matin sortait du camp, les apprentis étaient aussi debout. Et près de la pouponnière, il y avait une petite boule noire. Un chaton que le guerrier cendré appréciait. Il s'approcha de lui. Le petit entama alors une toilette. Le félin se coucha près de Petit Venin. Le grand matou était toujours impressionné par l'évolution de la taille au fil des âges. Les bébés étaient si petits à la naissance. Et ils grandissaient si vite, jusqu'à devenir de grand et de fort matous pleins de muscles. Et ils apprenaient à s'exprimer, à être réfléchis, à être tactique, à savoir se battre ou à apprendre l'art des plantes pour ceux qui préféraient guérir. C'était le fil de la vie.

« Comment tu vas ce matin Petit Venin ? » demande le guerrier pour lancer la conversation.
La question était sincère. Griffe de Pluie était intéressé par l'humeur de son compagnon. Par ses pensées aussi. Il l'avait souvent vu patienter ainsi devant la tanière des chatons. Il attendait quelqu'un. D'après ce qu'avait entendu dire le chat gris foncé, le petit avait perdu son père. On perdait trop de gens dans la vie et trop jeune surtout. Comment se relever quand on est jeune et qu'on perd ses repères ainsi ? Les parents sont les piliers du début de nos vie, notre futur entier dépend d'eux : nos ambitions, notre caractère, nos réactions faces aux difficultés. Ils influent sur tout cela et si on ne les a pas, comment faire pour se construire, grandir, apprendre à vivre ? C'est dur de faire toute ces choses tout seul. Le destin donne trop d'épreuves aux chatons, comme Petit Venin.

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Le matou cendré s'allongea face à moi. J'avais une oreille pointée vers l'avant et une droite, prêt à entendre le remarque de tous les jours.

« Comment tu vas ce matin Petit Venin ? »

Ce n'était pas la même question que celle de tous les matins, de tous les après-midi et... des fois.... du soir. J'en avais marre des chats qui me posent toujours cette question. Certains ne savent pas que mon père... je l'attends. Je l'attends toujours et encore. Mais jamais il ne revient. J'ai une pointe de jalousie envers les autres chatons... sauf ma soeur. Oui, eux, les autres, ils ont leurs deux parents! Moi, je suis un chaton innocent qui a perdu son père, que personne ne comprends... a part, peut-être, Griffe de Pluie et Etoile Éphémère. Mes yeux brillent tout d'un coup.

"- Pas mal... Je peux te dire un secret?"

Je m'approche de l'oreille du guerrier, un peu haute pour ma taille. Mes yeux brillent toujours, à l'idée de pouvoir révéler mes secrets au guerrier cendré. Mes iris rouges brillent de mille feux.

Griffe de Pluie regardait les yeux du chaton qui brillaient. Jamais, contrairement à d'autres, il n'avait ressenti de gène vis à vis de ses iris bordeaux. Il ne voyait pas en cela une présence du Diable, loin de là. C'était juste une particularité, il n'y avait pas de sens à trouver là dedans. De plus, il était sur et certain que, plus tard, le jeune chat saurait se servir de sa distinction comme d'un avantage. La question était : dans quel but s'en servirait-il ? Le petit avait il déjà des ambitions pour sa vie future ? Quelle voie l’intéresserait ? Guerrier, guérisseur ?

« Pas mal... Je peux te dire un secret ? »
La guerrier cendré sourit avec bienveillance. Il était touché de cette marque de confiance et d'affection de la part de Petit Venin. Il aimait beaucoup avoir de bonnes relations avec ses congénères. C'était si rassurant d'avoir des gens vers qui se tourner quand on avait un problème, des amis pour vous aider à prendre la bonne décision. Quand on était enfant, c'était pareil, être entouré c'était important. Quand le félin gris était encore Nuage de Pluie, il avait pu se reposer totalement sur son mentor, se confier à lui, lui exprimer ses craintes, ses peurs mais aussi ses envies et ses ambitions. Il pouvait tout lui confier et écouter ses conseils car il savait que le vieux matou le guiderait sur la bonne voie. C'était grâce à cette période sa vie qu'il avait réussi à vaincre les terreurs de son enfance, à se laisser enfin grandir sans être constamment retenu par les démons du passé. Il ne s'était pas totalement débarrassé de ces derniers mais il avait appris à les noyer, à les étouffer, à les laisser de côté. Le petit chaton noir qui se trouvait face à lui y arriverait aussi, si il était bien entouré et qu'il le voulait.

« Je t'en prie, vas y » répondit Griffe de Pluie.

D'ailleurs, Petit Venin s'approcha de l'oreille du jeune lieutenant. Ce dernier abaissa sa tête pour faciliter la tache de l'enfant. C'est vrai que même couché, il demeurait assez grand, sûrement trop pour les plus petits. Il avait hâte de savoir ce qu'était ce secret.

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Le guerrier me souris avec bienveillance. A vrai dire... le matou cendré est un des seuls qui me parle normalement, comme ci je n'avais pas perdu mon père. Comme si... j'étais normal quoi! Ah... je suis en sécurité avec Griffe de Pluie. Il m'inspire confiance. Le matou cendré est un peu comme moi: il n'aime pas le sang. Puis, lui, il m'aime comme je suis.... un peu comme maman et Etoile Éphémère. Bon... c'est vrai, je peux faire peur avec mon pelage charbonneux et mes yeux rouges. J'ai beau être petit, je suis bien tailler... comme un guerrier sanguinaire. Mais bon... si j'apprends avec Griffe de Pluie, j'aurai une autre tactique, sans faire couler le sang!
« Je t'en prie, vas y » répondit Griffe de Pluie.
Justement, le guerrier baissa la tête. Oui, même allonger, il demeure grand.
"- Je... je voudrais que tu sois mon mentor plus tard!"
Je me recule et me dandine une patte sur l'autre.

Griffe de Pluie observa le chaton noir du coin de l’œil avant que celui ci ne s'exprime. Comment serait il une fois grand ? Il était si petit pour le moment, encore très fragile physiquement. Très bientôt, il commencera sa lente croissance. Ses os s'allongeront, douloureusement ou non, cela dépendait des personnes. Ses muscles se développeront, deviendront plus épais. Son visage, ses expressions, se transformeront. Tout se corps changera. Mais ce ne sera pas tout. Imaginez si il devenait grand mais qu'il restait un enfant à l'intérieur. Ses pensées vont évoluer aussi, ainsi que son comportement, sa façon de réagir aux choses, ses paroles, ses envies. Cependant, il ne faut pas penser que tout va disparaître pour laisser place à autre chose de plus adulte. Il gardera bien des choses de son enfance : des amis, des souvenirs et, tout aussi important, des valeurs, qui resteront ancrées dans son cœur et son âme. Oui, Petit Venin, passera par le chemin tortueux de la progression dans la vie. Peut être avait il même déjà commencé...

"- Je... je voudrais que tu sois mon mentor plus tard!"

Les chocs font partis de l'existence. Personne ne peut se faufiler dans la filet de la destinée sans en recevoir. Il en existe de toutes sortes : ceux qui font mal, ceux qui vous changent à jamais ou encore ceux qui vous emplissent de joie. Pour le félin cendré, c'était le dernier cas qui se produisait actuellement chez lui. Le petit secret de l'enfant avait fait l'effet d'une bombe dans son cœur. Il était tellement touché par de telles paroles. Il fit un sourire sincère. Comment ne pas être troublé par une telle demande ? Le chat gris, depuis qu'il avait été nommé guerrier, avait toujours su, qu'un jour, il souhaiterait apprendre ce qu'il savait à son tour. Le don des connaissances, que ce soit dans le domaine de la chasse, du combat ou de la vie tout simplement, est une chose très chère. Et on ne peut pas s'épanouir sans. Comment être heureux si on est incapable de satisfaire sa faim car personne ne nous a appris à le faire ? Comment être bien avec les autres si personne ne nous a expliquer comment s'y prendre ? Comment survivre si jamais on a eu les explications nécessaires pour apprendre à se défendre contre les ennemis ? Les mentors ont un rôle important dans le destin et dans l'avenir des chatons. Le lieutenant du clan des Nuages, toujours tout sourire, donna un petit coup de nez affectueux a Petit Venin.

« J'aimerais beaucoup que tu sois mon apprenti aussi » dit il avec gentillesse. Et pour montrer que ce qu'il venait de dire était réel et non pas une phrase en l'air, il ajouta : « Tu sais, on peut toujours s'arranger avec Étoile Éphémère »

Il pensait réellement ce qu'il disait. Il avait cru comprendre que la meneuse était proche du chaton aussi. Elle ferait certainement le nécessaire pour qu'il se retrouve avec une bonne personne. Griffe de Pluie se promit qu'il lui en toucherait un mot discrètement, la prochaine fois qu'il serait en tête à tête. Pourquoi refuserait elle ? Le matou espérait tout de même qu'elle n'ai pas trop de réticences à cette idée. Si c'était le cas, il serait déçu et un peu perdu. Mais comme qui disait : qui vivra, verra.

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Jamais je voudrai voir du sang! [PV Griffe de Pluie] Chaton_Humour

Oui, j'avais craché le morceau. La chose que je rêvais de dire au guerrier cendré. Depuis toujours, j'avais attendu le retour de mon père, mais, j'avais aussi admiré le guerrier. Je regardais s'il partait, avec l'espoir qu'il retrouverait mon père. Le guerrier cendré rentrait a chaque fois sans mon père. Mais ma foi en lui vivait toujours. Le chat me fit un sourire sincère.
« J'aimerais beaucoup que tu sois mon apprenti aussi » dit il avec gentillesse. Et pour montrer que ce qu'il venait de dire était réel et non pas une phrase en l'air, il ajouta : « Tu sais, on peut toujours s'arranger avec Étoile Éphémère »
A oui... c'était possible. Je savais que la meneuse, enfin, je savais, j'avais une intuition, que je n'aurai pas un guerrier sanguinaire comme mentor. *Clan des Etoiles... pourquoi j'ai cette couleur de pelage, cette couleur d'yeux?* Puis un bruit, un gros crac. Je tombe sur le dos et essaye de voir en attrapant ma queue. Ouf, ce n'est rien, juste un apprenti qui a sauté sur une branche, qui a bien craqué, qui a fait un gros bruit. Je me réfugie entre les pattes du guerrier.

Griffe de Pluie restait ravi du fait que Petit Venin souhaite l'avoir comme mentor. Il n'imaginait pas du tout le jeune chaton se retrouver sous la tutelle d'un guerrier sanguinaire et qui aimait le combat. Cela amènerait sans aucun doute à des conflits importants, à une relation détruite, à un entraînement voué à l'échec. Encore une fois, les chefs de clan avaient là une responsabilité gigantesque : bien choisir les binômes pour bien former les enfants et pour renforcer le clan. Car les apprentis étaient l'avenir, ce seraient eux qui reprendraient le flambeau une fois le temps venu. Le futur reposait sur leurs fragiles et encore innocentes épaules. D'où l'importance de les entraîner au mieux : pour qu'une fois qu'ils prennent la suite, tout se passe bien. Le lieutenant observa son jeune compagnon. Que lui réservait le destin ? Deviendra-t-il un grand guerrier ? Finira-t-il chef des Nuages ? Bonne destinée ? Mauvaise voie ? Impossible de savoir. Ni maintenant. Ni jamais. Tout pouvait toujours changer, les gens biens pouvaient finir par changer de bord, les individus mauvais idem. Personne ne sait. Sauf le clan des Étoiles peut être ?
Un bruit retentit. Le chaton noir tomba sur le dos, de surprise et se réfugia entre les pattes du félin cendré. Ce dernier observa l'apprenti qui avait sauté sur la branche. Il s'amusait, rien de plus. Mais l'amusement des uns peut faire la terreur des autres. Ceux qui adoraient jouer à la bataille terrorisaient ceux qui avaient peur du combat. Ceux qui étaient timides et craintif étaient incompris de ceux étant très expressif. Les interférences de caractère peuvent faire beaucoup. C'était à tout les coups ce qu'il se passait avec Petit Venin. Son tempérament et son physique était mal interprété par les autres. Et, malheureusement, les enfants étaient souvent très dur entre eux. Griffe de Pluie baissa la tête pour regarder la petite boule noire recroquevillé entre ses pattes.
« Tu n'as pas à avoir peur. » murmura t'il. « Dans le camp, tu es à l’abri des dangers. »
Le chat gris savait qu'il avait raison. Ici, rien ne pouvait leur arriver. Il n'y avait qu'un seul accident majeur : le rapt de ses frères dans la pouponnière. Il espérait de tout cœur que le jeune chat ne connaissait pas cette histoire. Ce n'était pas la peine de l'effrayer encore plus. Et puis, la sécurité avait été renforcé depuis l'incident. Ce n'était qu'un événement isolé, qui ne se répéterait pas. Il n'y avait pas de quoi s'inquiéter avec cela.

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