« Je ne vois pas pourquoi tu persistes à essayer de revenir sur le passé pour comprendre parce qu'il n'y a justement rien à comprendre. Tu sais tout autant que moi que jamais tu ne pourras récupérer ceux qui t'étais chers, même si tu le désirais plus que tout au monde. C'est la mort qui les a pris et jamais elle ne te les rendra. Triste vérité qui blesse et brise des cœurs... Un jour toi aussi tu partiras, mais c'est seulement ce jour-là que tu comprendras réellement qu'eux aussi n'avaient pas envie de rester plus longtemps ici puisqu'ils n'avaient plus rien à y faire, qu'une nouvelle génération s'y était déjà installée et qu'elle avait pris toute les places. C'était ainsi que se déroulaient la vie, c'était son dur cycle. Mais malgré tout cela, on continuer d'avancer en essayant d'oublier tout ce qui nous a marqué. C'est devant qu'il faut regarder pour pouvoir avancer, pas derrière. Alors reprends-toi et affronta la vie avec la vraie bravoure d'un être exceptionnel. »

Je m'étirais doucement. Chaque nuit de nouveaux songes me hantaient, toujours plus étranges et mystérieux les uns que les autres. Le Clan des Étoiles s'amusait peut-être ou bien c'était tout simplement mon imagination qui me jouait des tours. Je n'en savais rien et ça m'apportait peu à vrai dire. Tout était si sombre dans cette tanière ! Pourtant je dois avouer que ça ne me dérangeait pas, au contraire. J'aimais me trouver dans l'ombre et dans la discrétion du monde. C'était amusant et ça me convenait. Je me levai et marchai en direction du rideau de roseau qui fermait mon antre. Mes pattes s'enfonçaient dans le sable doré qui couvrait le sol de ma demeure. C'était une sensation tout a fait agréable. D'un coup de patte j'écartai le voile de verdure pour me risquer à la lumière du jour. J'avais l'impression d'être aveugle tellement le soleil brillait. Je marche peu à peu en direction de la pile de gibier et me prend une grive chassée la veille. Je cherchais quelqu'un avec qui la partager. Plums d'Ébène était justement en train de s'installer. J'allai à sa rencontre. J'espérais qu'il ne refuse pas ma compagnie, je dois avouer que je le prendrais vraiment très mal.

« Salutation Plume d'Ébène. Il fait beau aujourd'hui. »

Sur ces paroles je m'assis en face de lui, posa mon repas et commençai le dévorer petite bouchée par petite bouchée.