Lors de la saison des feuilles mortes, la nature se teinte de couleurs chaudes. Les arbres étaient à présent oranges, jaunes, rouges, parfois encore verts, comme dans ceux dans la pinède. La Cascade aux Oiseaux paraissait encore plus pure, transpercée par le soleil de l'après-midi. Les oiseaux chantaient de tout leur cœur, la joie, le bonheur.
Mais à côté de ce tableau magnifique, il y avait une chatte blanche et grise, qui attendait sa proie près de la rivière. Lorsqu'un poisson arriva, elle plongea sa patte dans l'eau habilement, et le jeta contre le sol, avant d'enfoncer ses crocs blancs dans sa chair tendre, lui donnant le coup fatal. Mélodie du Vent pris sa prise dans sa gueule et alla l'enterrer plus loin, avec ses autres proies. Elle avait fait une bonne chasse, en prenant une pie, deux moineaux, et quelques autres poissons, ce qui était étonnant, parce que nous étions en pleine saison des feuilles mortes, et que normalement, il y avait beaucoup moins de proie. Elle regarda la rivière qui continuait la danse continue de l'eau tombant de la cascade. Il faisait chaud, et elle avait envie de se baigner. L'eau n'était pas profonde, et elle était une nageuse hors pair. Elle plongea une patte, puis l'autre et tomba dans l'eau. Elle était aussi froide que de la glace. Mais ça ne lui déplaisait pas, et elle laissa échappé un ronron de plaisir. Cela faisait si longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi... Heureuse. Tranquille. En paix avec elle-même. Mais si un seul chat s'avisait de la déranger, elle lui arracherait la fourrure, l’étriperait... Mais ce n'était pas le cas. Après de longues minutes, elle se décida à sortir de l'eau. Il fallait qu'elle rentre. Mais il fallait d'abord qu'elle se sèche un peu. Elle n'allait pas débarquer comme ça au camp. Elle s'allongea sur le flanc, pour prendre le soleil. Elle c'était si agréable de sentir le vent lui caresser la fourrure, le soleil la réchauffer. Mais un bruissement dans les fougères la sortit de sa rêverie. Ce n'était pas un rongeur, vu l'odeur...

« Qui que tu sois, tu n'as rien à faire ici ! lança-t-elle »

Elle sentait une odeur nauséabonde. Une odeur qui n'était celle d'aucun clan. C'était celle d'un solitaire. Elle fut prise de panique. Un solitaire ne ferait qu'une bouchée d'elle si il l'attaquait. Elle sortit les griffes, prête à se battre.