Albatross & Etoile Ephémère

© Never-Utopia

Tadam...Tadam...

Il n'avait que quelques mois à peines, ses yeux imprégné de terreur et de stupéfaction. Son coeur battait la chamade, s'affolant tout aussi fort que ses propres gestes. Il avait peur, terriblement peur. Chaque jour pour lui, pouvait être le dernier, chaque instant devait être crucial pour lui. Il le vivait du mieux qu'il pouvait, sachant pertinemment que la faucheuse viendrait..Un jour ou l'autre. que ce soit aujourd'hui ou dans 3 jours, cela n'avait guère d'importance pour lui. Son regard se posa quelques instants sur la nourriture qui s'offrait à lui. Une graine de tournesol, elle était énorme, assez ronde que pour attirer l'appétit du petit rongeur. Il était affamé. A force de tapir dans l'ombre afin d'éviter les prédateurs, il en avait oublié les grondements bruyant de son propre estomac. Elle était là, à quelques pattes à peine de lui. Il n'avait qu'à s'étirer pour l'attraper. Il n'aurait qu'à s'enfuir avec, et le manger à l'abris des regards. C'était tentant, mais plus que dangereux. Assez tentant que pour le décider après mûres réflexions. La petite boule de poil s'avança rapidement vers la graine, toujours posée, là, si fragile, si appétissante. La petite souris s'approcha volontairement de cette source de nourriture, s'apprêtant à l'attraper et le kidnapper afin d'en faire son repas. Soudain, une ombre, deux joyaux brillant apparurent dans les buissons. La petite créature n'eut le temps que d’apercevoir ces yeux, pourtant si beau avant de se retrouver plaquer au sol.Comment de si belles prunelles pouvaient appartenir à un monstre? C'était tout bonnement impossible... Le rongeur se débattit quelques instants, avant d'y rennoncer très vite. C'était la fin, la faucheuse avait elle enfin décidée de l'emmener en fin de compte?...Tadam..Tadam... La jeune créature avait l'impression que son coeur allait imploser. Etait-ce peut être ça la fin? Les deux prunelles bleauté le contemplèrent quelques instants. Il n'y voyait rien hormis ces deux facettes Azure., il faisait trop sombre pour y voir plus claire. La souris leva les yeux, apercevant deux canines d'une blancheur immaculé apparaître sur ce qui paraissait être à présent une tête. Un visage dont l'expression ressemblait plus à celui d'un bourreau que d'une victime ou d'un malentendus. Ca y est, il allait mourir, passer l'arme à gauche sans avoir pu se défendre, sans avoir pu crier gare...Si cela était la loi de la nature, il s'en balançait bien... Le monstre l'écrasa plus fermement sur le sol, son coeur battant davantage plus vite. Pourquoi ne l'acheva il pas? Pourquoi faisait il cela? Le regard de son interlocuteur changea d'expression, passant du sadisme à l'amusement. La bête l'écrasa un peu plus, donnant le coup final d'un coup de griffe bien placé. La souris n'avait pas eu le temps de souffrir davantage, le coup lui avait été visiblement fatale.

Le matou à l'oeil de verre posa son regard sur sa victime, une once d'amusement toujours afficher sur son visage. Il était si facile de mettre un terme à une vie comme celle-ci. Celle d'un piteux rongeur. Il mangea rapidement son repas, quoi que des plus maigres ce jour là. Le matou s'était invité le matin même sur les terres libres des guerres. Seul lieux dont il pouvait être certain de ne pas être chassé sans paroles. Se léchant les babines longuement, la souris avait été un bon repas malgré tout. Il soupira quelques instants, prenant la peine de cacher les restants du cadavre. Il faisait désormais partie du décor, sous la terre à jamais. Albatross s'étira, son regard se posant sur l’immensité bleu qu'était le ciel. Si seulement il pouvait oublier ces événements sombres, ces tragédies qui avaient traversé sa vie. Comme la majorité des autres, il faisait partie de ce coté De la balance qui souhaitait voir les choses s'améliorer, malgré le fait qu'il n'appréciait pas forcément les autres clans. Il soupira, prenant place sur un rocher un peu plus haut que les autres, histoire d'analyser ce qui l'entourait. Si quelqu'un souhaitait se joindre à la partie, il en serait immédiatement informé. Albatross bailla, tout en posant sa tête sur ses pattes avant. Cette journée n'annonçait des plus calmes...Enfin...

Tadam...Tadam...
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Les nuages défilaient sous mes yeux, tel un troupeau de moutons suivants leur berger. Qui sait ce qu'étaient ces formes blanches, intrigantes. Elles avançaient en sens différent selon les jours, étant parfois inexistantes. Tantôt larmoyantes tantôt riantes. Ou même parfois colériques. Tels des êtres vivants agités par une même conscience. Il est vrai que cela puisse paraître invraisemblable mais après mures réflexions j'en viens à me dire que ceci est peu plausible en effet, mais non impossible. Le monde est si étrange, regorgeant de surprises, de mystères, alors pourquoi pas ? Le Clan des Etoiles existe bien lui, et pourtant, tout chat n'appartenant point aux clans ont bien dû mal à y croire.
Il suffit de le vivre pour que la balance finisse par pencher..

Je me trouvais dans une prairie solitaire encadrée d'arbres imposants. Ils n'empêchaient point pour autant les rayons du soleil de se diffuser dans la clairière, l'astre lumineux étant, pour ma plus grande chance, à son zénith. Nombre de fleurs aux couleurs gaies étaient dispersées de ci de là. Seul ma fourrure à la couleur marron strié de noir pouvait faire tache en ce lieu magique. J'étais allongée contre un vieux chêne d'où j'apercevais le ciel à travers le feuillage qu'il lui restait. De fins bourgeons repoussaient par endroit, contrastant avec la vieille écorce toujours majeure. Nombre d'insectes et de papillons virevoltaient, sans doute aussi joyeux que moi de retrouver la saison des feuilles nouvelles. J'avais oublié à quel point celle-ci était agréable. Si douce, si généreuse, semblable à une reine avec ses petits.

Sur le point de m'assoupir, bercée par les mélodies des oiseaux, une odeur vint me distraire. Alléchante. Il me parvint des gargouillements très significatifs, provenant de mon ventre. N'hésitant point, je me levais après avoir repérer où se situait ma proie. Tout en trottinant à travers les bois que j'avais rejoint, je commençais à divaguer, pensant à la forêt et ces habitants. Je ne vous cache que l'hiver avait été rude et que la fin de ce dernier était pour tous un renouveau. Dormir sans avoir besoin de se serrer les uns contre les autres, les proies en abondance, la joie de vivre revenue.. Un vrai bonheur ! Mais durant ces épreuves rigoureuses, des liens s'étaient soudés plus que jamais. De la solidarité était apparue, jusqu'au soutien inter-claniques. Je n'aurais pu rêver mieux et j'espérais de tout mon coeur que cette cohésion resterait comme elle l'avait été, tout le long de l'année.

Je sortais de mes réflexions ayant totalement oublié ma traque. Me voila dans une seconde prairie similaire à la précédente sauf sur un point ; des rochers étaient répartis sur toute la prairie, posés si abruptement qu'on aurait pu penser qu'on les avait fait tomber sur la clairière. Nul odeur du lapin que je cherchais à la place une odeur fétide dont le propriétaire devait être non loin d'ici. Depuis de cela longtemps, je pouvais différencier les chats claniques, des chats domestiques et errants. Et je pouvais sans nul doute affirmer que cette effluve était celle d'un solitaire. Je me mis aussitôt sur mes gardes, cela pouvait être n'importe qui et la prudence ne tuera jamais personne. J'observais les pierres, mon instinct me dictant qu'il se trouvait sur l'une d'elles. Je m'avançais lentement, silencieuse. Je n'avais pas peur, non, simple méfiance du à une expérience déjà vécue. J'allais me remémorer cette dite expérience lorsque soudain je l'aperçus. Comme s'il avait senti mon regard, il se tourna vers moi. Un matou imposant, impassible. Quelque chose de différent s'en dégageait. Je ne pris pas de temps à remarquer qu'il avait un oeil mort. Pourtant je laissais mon visage clos, ne montrant aucun signe de dégoût, ou même de surprise. Je m'avançais, la tête haute en sa direction avant de débuter la conversation, restant tout de même sur mes gardes.

« Bonjour, qui êtes-vous ? » demandais-je, diplomate.

Je fixais son oeil intact, tentant de déchiffrer la moindre expression. Je me demandais bien comment cela allait finir ..