« Les personnes ignorantes n'étaient pas forcément inférieures aux autres mais elles n'étaient pas obligatoirement supérieures, ni égales. Il fallait apprendre à connaître réellement la personne avant de pouvoir la classer dans l'une de ces trois catégories. Tout dépends ses valeurs. Tout dépend, oui, tout dépend. On ne pouvait pas savoir. On ne pouvait pas juger avant de connaître, non. C'était bel et bien impossible et ce serait aussi injuste. Quoi donc ? Et bien de juger à l'apparence. Tant de personne ne refléteraient plus l'images qu'elles se font actuellement. Tout changerait. Et trop de changement ce n'est pas toujours bon. »

La matinée s'annonçait chaleureuse puisque l'astre solaire était de sorti. Je n'avais pas spécialement envie de faire quelque chose aujourd'hui alors je m'appliquerais au quotidien d'un apprenti ordinaire : aider son Clan. Plus précisément, ça consistait à chasser et patrouiller. Étant donné que je ne pouvais pas supporter la compagnie des autres guerriers de mon Clan, je préférais m'isoler en allant chasser seule, comme à mes habitudes. Je me rendrais donc dans la Forêt de Lianes aujourd'hui. Je traversai le camp. À chaque passage, tous les guerriers me toisaient d'un regard rempli de pitié et d'incompréhensions. Les abrutis ! Ils me répugnaient complètement de me juger comme ça. Je valais plus qu'eux de toute façon. J'étais réaliste moi au moins, je savais que passer ma vie dans cette forêt ça ne me rendrait pas heureuse. Je baissais la tête en ignorant tous les regards qui se posaient peu à peu sur moi et j'accélérai le pas afin de m'éloigner d'ici au plus vite.

Enfin j'étais seule, et vraiment seule. Enfin c'est ce que je croyais. Mais quand je vis une apprentie étrangère mon attitude changea aussi rapidement qu'un éclair frapperait un arbre.

« Je m'appelle Nuage d'Aurore,je suis apprentie-guérisseuse du Clan des Nuages... Je suis désolée d'avoir franchi tes frontières je poursuivais une souris,je l'ai pourchassé et je n'ai plus fait attention à où j'allais... Désolée... Tu va me tuer ? M'emmener à ton camp? Et puis...Qui es-tu toi ? »

L'apprentie posait beaucoup de questions. Trop à mon goût. Pour quelqu'un qui était en tort elle avait l'air vachement joyeuse. J'étais un peu plus âgée qu'elle quand-même. Je la dévisageais. Je vis la souris détaler aussi vite que possible. Elle passa devant moi mais je ne fis rien.

« Va-t-en. Vite. »

J'avais prononcé ces paroles aussi froidement qu'un lac gelé en plein cœur de la saison des neiges. Elle avait intérêt à faire comme la souris si elle ne voulait pas que je m'énerve et que oui, je la tue. J'étais tellement énervée que j'en aurais été capable.

« Qu'est-ce que les gens ne comprennent pas quand on leur dit de nous laisser seul. Est-ce qu'ils ne remarquent pas à quel point nous sommes désespérés dans cette misérable vie ? Sont-ils aveugles à ce point ? Non, quand-même pas... Enfin je crois que si finalement, ils ne voient rien, ils sont égoïstes de toute façon. Quand on ne pense qu'à soi, c'est difficile d'ouvrir le monde sur les autres. Mais quand on est trop aveuglé par son petit plaisir personnel, c'est presque impossible de se demander ce dont ont besoin les autres. Non, c'est vraiment chacun pour soi. Moi je suis bien et je n'ai pas besoin d'aide alors démerdez-vous. Très bien. Si c'est ça la morale de la vie, je pense que nombreux pacifistes seront déçus. Vous croyez que l'on va avancer comment avec cette mentalité ? Beaucoup ont besoin d'aide mais le cachent, ils souffrent en silence. Ils ne sont pas égoïstes, ils veulent juste ne pas alerter le monde. Mais cela ne sert à rien de le cacher puisque même si vous le montriez, tout le monde s'en ficherait royalement. Ils sont trop égoïste pour se rendre compte que vous avez mal et que vous avez besoin d'aide et de soutient. Vous ne trouverez jamais votre place parmi ceux qui souffrent silencieusement. Non, vous êtes bien trop égoïste. »

La femelle semblait perplexe. Pourquoi ? Je n'en savais rien. Je voulais être seule, c'était pourtant pas compliqué à comprendre. Si les gens n'étaient plus capable de comprendre des phrases aussi simple, quel avenir avons-nous sérieusement ? C'était une apprentie-guérisseuse et elle avait la tête dur à ce point là. Si je le voulais, je pourrais la tuer, sérieusement.

« - Non je partirais quand tu auras répondu à mes question ! Comment tu t’appelles ?Tu as quel âge ? C'est qui ton mentor ? Tu es apprentie quoi ? Guérisseuse ou guerrière? »

Mais elle n'était pas culottée celle-là ! Faudrait p'têtre lui rappeler qu'elle était en territoire ennemi ici ! Je crois sérieusement que je vais finir par la tuer. Mais je restais assise sans répondre à aucune de ses questions. En quoi ça la regardait d'abord ?

« Je déteste quand on ne répond pas a mes questions ! »

Et oui ma cocotte, c'est la dur loi de la vie. On est pas tous obligés de faire comme toi tu le veux. Je t'ai dis de me laisser hein, pas de rester et de me faire chier. Honnêtement, je savais que ce langage était mal mais je ne pouvais pas contrôler ma rage. Puis la femelle s'en alla, mais dans la forêt ! Non mais je rêvais là. Elle captura une souris et me la ramena. J'avais tellement faim que je la mangeai, puis me rassis. Rageuse, l'apprentie-guérisseuse me sauta dessus, mais je me contentais de la repousser avec une facilité impressionnante. Quand je vous disais que j'aurais été capable de la tuer... Seulement une fois elle me toucha au coup. Faut dire qu'un chat ça a des griffes. Là j'étais vraiment énervée, plus que tout.

« Désolée de t'avoir attaqué... Je ne sais pas pourquoi j'ai fait cela... »

Est-ce que moi je cherche à comprendre pourquoi t'es encore en vie ? Non. Alors casse-toi d'ici. J'en avais plus que marre de celle-là !

« Mais une chose m'intrigue...Pourquoi ne t'ai tu pas défendu ? »

Elle s'enfonçait, de plus en plus. C'était une pauvre apprentie complètement vide de sens et de logique. Je sentais que j'allais la tuer, je le sentais. Elle osait poser des questions après ce qu'elle venait de me faire. La femelle du Clan des Nuages était stupide à ce point ? Je crois bien oui.

« Dégage. Dégage de là parce que j'vais te faire la peau espèce d'idiote. J'te rappelle que t'es sur mes terres ici. »

Sur ces mots je me jeta sur elle et lui mis une baffe avec toutes mes griffes sorties. Elle souffrait, je le savais. Elle saignait fortement. Et ce n'était encore qu'un coup de patte. Ce n'était qu'un avant-goût de ce qu'elle allait subir si elle ne s'en allait pas. Je n'avais plus aucune pitié pour cette chatte. Aucune.

« Je n'ai pas d'amis tu m'entends ? Je n'ai pas besoin d'amis. Je suis seule, tout comme toi maintenant. Alors ferme un peu ta bouche et retourne chialer dans ton Clan. »